La ville de Baalbeck, située dans la plaine de la Békaa, est un bastion du Hezbollah à la frontière syrienne. Elle dépend principalement du tourisme, attirée par ses vestiges de l'ancienne Héliopolis, classés au patrimoine mondial de l'Unesco.
## Un hôtel mythique à l'abandon
Depuis plus d'un mois, l'illustre hôtel Palmyra n'a pas accueilli de touristes, alors que les bombardements israéliens se multiplient autour des ruines romaines. Malgré la situation, Rabih Salika, qui travaille dans cet hôtel depuis 24 ans, est déterminé à y rester. Sous les plafonds majestueux de cet établissement du XIXe siècle, il s'affaire à nettoyer le mobilier ancien et à ramasser les débris de verre des vitres brisées par les explosions. "Cet hôtel n'a jamais fermé ses portes en 150 ans", se félicite-t-il, malgré le fait qu'il soit aujourd'hui complètement désert.
## La population de Baalbeck en déclin
La guerre entre Israël et le Hezbollah a un impact significatif sur la ville, avec plus de la moitié de ses 250.000 habitants ayant fui, selon la municipalité. Ceux qui sont restés vivent confinés chez eux, se rendant au marché le matin avant qu'il ne ferme tôt.
## Des destructions récentes
Bien que Baalbeck ait été relativement épargnée par la violence durant l'année précédente, l'intensification des frappes ces dernières semaines a changé la donne. Moustafa al-Chall, le maire, souligne que ces bombardements ciblent des zones résidentielles et commerciales, rendant difficile même l'ouverture du marché central, qui ne fonctionne qu'une heure par jour. Les services de la municipalité tentent de faire face à cette crise dans un pays en proie à un effondrement économique.
## Une chute du tourisme tragique
Au Liban, Baalbeck espère un retour à la normale une fois les hostilités terminées. Le tourisme a chuté en 2024, avec seulement 5 % des visiteurs par rapport à l'année précédente, alors que la ville avait attiré près de 70.000 touristes et 100.000 visiteurs nationaux l'année précédente. Parmi ces visiteurs, un million de fidèles chiites viennent chaque année se recueillir au mausolée de Sayyida Khawla, fille de l'imam Hussein.
## Préservation du patrimoine menacée
Début octobre, une frappe à proximité des ruines romaines a suscité de vives inquiétudes au Liban. Le gouverneur de la région a tiré la sonnette d'alarme sur les "conséquences néfastes" de ces bombardements pour le site historique, notamment la détérioration de la pierre et les risques de collapsus. "Baalbeck représente l'un des vestiges les plus remarquables de l'architecture romaine impériale", rappelle l'Unesco, en mettant en avant la splendeur du temple de Jupiter et celui de Bacchus.
## Suivi de la crise patrimoniale
L’agence Unesco a également fait savoir qu'elle surveille de près les effets de la crise actuelle sur le patrimoine culturel libanais.