Aujourd'hui, un Français sur trois est concerné par des problèmes de santé mentale, et les maires font face à un nombre croissant de cas délicats.
## Un défi quotidien pour les élus locaux
La santé mentale des citoyens est devenue un sujet récurrent dans les bureaux des maires. De nombreux élus expriment leur frustration face à la montée des problématiques psychiatriques au sein de la population. Ce thème sera traité pour la première fois lors du prochain congrès des maires de France, qui se tiendra du 19 au 21 novembre.
À Morlaix, par exemple, le maire, Jean-Paul Vermot, a connu deux épisodes tragiques en un an et demi. Il évoque avec tristesse l'incendie causé par un habitant souffrant de troubles psychiatriques. Malgré un arrêté pour son hospitalisation, le manque d'infrastructures l'a contraint à retourner chez lui, aboutissant à ce sinistre dramatique, où l'incendiaire avait manifesté un comportement extrêmement dangereux.
## Une gestion de crises complexe
Peu après cet événement dévastateur, le maire a dû intervenir dans une nouvelle crise concernant un jeune en détresse psychologique. Bien que les services sociaux aient sonné l'alarme sur son état, il n'était pas hospitalisé. Ce jeune a ensuite agressé un voisin, mettant en lumière les lacunes du système judiciaire en matière de traitements psychiatriques. Jean-Paul Vermot a pris l'initiative de conduire ce jeune homme à l'hôpital psychiatrique, illustrant ainsi l'implication personnelle des maires face à ces défis.
## Appel à des solutions gouvernementales
Début octobre, le maire a décidé de s'adresser directement au Premier ministre, soulignant l'importance d’agir pour améliorer la situation. Il réclame des mesures concrètes pour lutter contre le sentiment d'impuissance ressenti par de nombreux élus face à ces problèmes de santé mentale croissants.
Les maires pointent principalement du doigt le manque de ressources : dans son hôpital local, sur 15 postes de psychiatres, 9 restent vacants. Ce problème est en effet généralisé à l’échelle nationale, où un tiers des postes de psychiatres dans les hôpitaux publics sont inoccupés, selon des statistiques récentes.
## Des initiatives locales prometteuses
À Douai, le maire Frédéric Chéreau a mis en place une cellule de suivi pour les cas complexes, renforçant la communication entre les psychiatres et les services locaux. Ce dispositif a pour but de mieux comprendre les besoins des individus en intégrant leur vécu dans la prise en charge.
En parallèle, une résidence spécialisée devrait voir le jour prochainement, visant à fournir un cadre de vie stable pour des personnes souffrant de schizophrénie. Le maire de Douai estime que vivre avec d'autres personnes affectées par des troubles similaires peut offrir un soutien mutuel, ce qui est essentiel pour leur bien-être. Ces initiatives, bien qu'encourageantes, nécessitent le soutien du gouverneme