Les électeurs moldaves ont approuvé de justesse l'objectif d'adhésion de leur pays à l'Union européenne, malgré une campagne marquée par des interférences présumées de la Russie.
Maia Sandu, la présidente pro-européenne de Moldavie, a exprimé sa gratitude aux électeurs après la victoire du "oui" au référendum sur l'adhésion à l'UE. Le résultat approche de la parité : seulement 50,45 % des suffrages en faveur de l'adhésion. Bien qu'elle ait remporté le premier tour des élections présidentielles avec 42,2 % des voix, Sandu a dénoncé les "ingérences inacceptables" de la Russie, que Moscou a niées malgré les preuves d'achats de voix découvertes par les médias locaux et les autorités.
Cette victoire serrée soulève des inquiétudes pour Maia Sandu, qui fera face à Alexandr Stoianoglo, soutien des socialistes pro-russes, lors du second tour de la présidentielle le 3 novembre. Plus largement, ce résultat pourrait compliquer le chemin de la Moldavie vers l'intégration européenne.
La Moldavie, un ancien pays soviétique de 2,6 millions d'habitants situé à la frontière de l'Ukraine, est tiraillée entre les influences russe et européenne depuis le début du conflit entre Kiev et Moscou. Touchée par les retombées de cette guerre, elle a été officiellement désignée candidat à l'UE en juin 2022. Pour mieux cerner les conséquences de ces élections, le site a dialogué avec Nadja Douglas, une chercheuse spécialisée dans les études est-européennes.
Nadja Douglas souligne que les résultats du référendum révèlent une profonde division au sein de la population moldave sur la question européenne, rendant la tâche d'unir le pays encore plus ardue pour le gouvernement. Alors que seulement 46 % des électeurs à l'intérieur du pays soutiennent l'adhésion, la diaspora a joué un rôle clé en faisant pencher le vote en faveur du "oui".
La question des ingérences russes dans le scrutin est délicate. Bien qu'il soit difficile de quantifier leur impact exact, l'éventualité que le "oui" ait reçu davantage de voix sans ces interférences n'est pas à exclure. La Russie a tenté d'exercer son influence en révélant des stratégies de manipulation à quelques jours des élections, renforçant l'idée qu'elle souhaite maintenir son emprise sur la Moldavie.
Le mécontentement social à l'égard du gouvernement pourrait également expliquer le soutien à des candidats prorusses, un vote qui ne découle pas nécessairement d'une confiance en la Russie, mais d'un désenchantement à l'égard de l'actuel pouvoir. Malgré le climat de la guerre en Ukraine, certains candidats prônant pour l'UE se positionnent contre le gouvernement sortant.
Concernant la présidentielle, bien que les sondages aient initialement donné un avantage à Maia Sandu, la situation est incertaine. Alexandr Stoianoglo a obtenu 26 % des votes, un chiffre supérieur aux prévisions. La compétition s'annonce serrée, et même si les observateurs