Automobile : des salariés du sous-traitant de Stellantis, MA France, alertent la filière

2024-05-22 19,147

Des salariés de l’équipementier automobile MA France, placé en liquidation judiciaire, continuent à chercher une issue au conflit qui les oppose à leur donneur d’ordre, le groupe Stellantis. Ce mercredi 22 mai, ils ont rencontré des responsables de la filière auto.

Rassemblés sur la très chic avenue Marceau à Paris, une cinquantaine de salariés de l’entreprise MA France, ont manifesté devant la Plateforme de la Filière Automobile (PLA) alors qu’un débat devait y avoir lieu avec les candidats aux européennes sur l’industrie automobile. Lors de ce forum, censé débattre de « l’avenir de l’industrie automobile », les salariés de MA France ont rappelé qu’il ne peut y avoir d’avenir de la filière auto sans avenir pour ses salariés.

« M.A. France, 80% de sa production était pour PSA, les machines outils appartiennent à PSA et la matière première était fournie par PSA, on peut dire que ce sont des salariés de PSA », souligne Kamel Brahmi, secrétaire de l’UD-CGT de la Seine-Saint-Denis. « PSA souhaite récupérer au plus vite les machines outils mais rien ne sortira de l’usine tant qu’il n’y aura pas de compromis acceptable », prévient le responsable syndical.

Les salariés n’ont, de toute évidence, pas abandonné leur volonté de demander des comptes à M. Tavares ainsi qu’à toute la filière automobile. Les salariés de MA France, propriété du groupe italien CLN, avec un chiffre d’affaires d’un milliard d’euros, se sont mis en grève depuis le 17 avril dernier alors que Carlos Tavares, le patron de Stellantis, le donneur d’ordre, avait annoncé un manque de compétitivité de l’entreprise pendant que les salariés redoutaient une délocalisation de la production en Turquie. Lundi 13 mai, les salariés ont appris que leur entreprise était placée en liquidation judiciaire par décision du tribunal de commerce de Bobigny.

Le 16 mai dernier, à l’issue d’une rencontre avec le cabinet du ministre délégué à l’industrie, Roland Lescure, Kamel Brahmi avait annoncé qu’un médiateur serait nommé dans les prochains jours afin « d’accompagner au mieux les salariés et afin qu’une solution constructive soit trouvée avec l’ensemble des parties prenantes ».

Les suppressions de postes s’enchaînent dans l’automobile. Avec ses 280 salariés et près de 120 intérimaires, MA France est la dernière usine automobile de Seine-Saint-Denis, autrefois l’un des plus denses bassins d’activité du secteur. Une nouvelle manifestation est prévue ce jeudi 23 mai à Poissy, devant le siège social de l’entreprise Stellantis.

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