Simone Weber, une Nancéenne qui avait défrayé la chronique judiciaire dans les années 80 et 90, est morte le 11 avril 2024 à l'âge de 93 ans. Condamnée en 1991 à 20 années de prison pour le meurtre de son compagnon Bernard Hettier, elle avait en revanche été acquittée de celui de son deuxième époux, Marcel Fixard.
Simone Weber, surnommée «la diabolique de Nancy», est morte le 11 avril 2024 à l'âge de 93 ans à Cannes dans les Alpes-Maritimes. Condamnée en 1991 à 20 années de réclusion criminelle pour le meurtre de son compagnon Bernard Hettier, elle avait en revanche été acquittée de celui de son deuxième époux, Marcel Fixard. Elle vivait sur la Côte d'Azur depuis sa libération en 1999.
Clamant inlassablement son innocence, Simone Weber avait défrayé la chronique judiciaire dans les années 80 et 90.
Bernard Hettier, un ouvrier de l'industrie chimique disparu à l'âge de 55 ans le 22 juin 1985 à Nancy, avait été auparavant harcelé durant des mois par Simone Weber, dont il ne voulait plus entendre parler. Après des mois de recherches, la police avait retrouvé la voiture du disparu dans un garage de Cannes, loué par Simone Weber sous un faux nom.
Un tronc humain repêché le 15 septembre 1985 dans la Marne, à Poincy (Seine-et-Marne), avait finalement, après de longues expertises, hésitantes et contradictoires, été attribué au disparu. Pour l'accusation, Simone Weber avait coupé la tête et les membres de la victime avec une meuleuse à béton, immédiatement après l'avoir tué - dans des circonstances jamais établies - dans son appartement de Nancy.
Vigoureuse défense
L'ancienne professeure de philosophie, jusqu'alors considérée comme «la bonne dame de Nancy», s'était alors illustrée par une vigoureuse défense, notamment face au juge d'instruction, Gilbert Thiel.
Congédiant un à un ses avocats (elle en aura 25 successifs), elle avait gardé le même aplomb lors d'un épique procès devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle long de 31 jours. Les jurés n'avaient pas retenu la préméditation pour le meurtre de Bernard Hettier. Ils l'avaient en revanche acquittée de l'empoisonnement de son deuxième époux, Marcel Fixard, 80 ans, rencontré dans une agence matrimoniale et décédé subitement, le 14 mai 1980, d'un accident cardiaque, une vingtaine de jours après leur mariage. Il lui avait légué tous ses biens.
En 2016, Simone Weber s'était indignée de la diffusion d'un téléfilm consacré à son affaire, «une ignominie impensable», dénonçait celle qui expliquait vivre «un assassinat perpétuel» depuis sa condamnation. «Je suis le contraire de cette femme aux manières ordurières que l'on voit à l'écran», avait-elle protesté.
Comme l'a écrit Le Monde en 1991, au moment du procès de Simone Weber, la vie de cette dernière est à classer «dans la catégorie des grandes affaires criminelles.»