Un arrêté préfectoral interdit aux personnes des Bouches-du-Rhône, connues pour avoir des antécédents judiciaires liés aux stupéfiants, de se rendre dans la commune varoise. "La Provence" s’est rendue sur place.
Les territoires des narcotrafiquants ne se limitent pas à un secteur donné. Chaque bande cherche à étendre son marché. Pas seulement au-delà d’un quartier ou d’une ville. Il y a longtemps que des réseaux tissent leur toile jusque dans les départements et les régions limitrophes. Le quartier du Val des Rougières, à Hyères, s’est ainsi retrouvé, lui, dans les fils de dealers marseillais. Ici, leur emprise est si manifeste que le préfet du Var a franchi un cran dans l’échelle des mesures. L’arrêté en question interdit à "toute personne originaire des Bouches-du-Rhône connue pour avoir des antécédents judiciaires en matière de stupéfiants de circuler ou de stationner dans cette commune".
De prime abord, on peut juger l’initiative inapplicable, d’un point de vue pratique et rationnel. En vrai, comment identifier un individu avec ou sans casier judiciaire, de surcroît venant du département voisin ? Les contrôles d’identité doivent-ils s’opérer systématiquement pour tout véhicule immatriculé dans le 13, sachant qu’un dealer peut tout aussi bien se déplacer à bord d’une voiture répertoriée dans un autre département ? Ces questions se posent. Mais dans les faits, sur le terrain, comment cet arrêté préfectoral se concrétise-t-il ? Et avec quelle efficacité ?