Les apprentis conducteurs doivent prendre leur mal en patience, dans les Bouches-du-Rhône. De l'aveu même de la Sécurité routière, ils doivent parfois attendre plus de trois mois pour passer l'examen. Selon plusieurs professionnels, les délais résultent d'un manque d'inspecteurs, et d'une nouvelle plateforme dédiée à la réservation des créneaux.
Elle devait faire disparaître les importants délais pour passer le permis de conduire. La plateforme gouvernementale RdvPermis semble, finalement, les allonger. C'est ce que s'accordent à dire des professionnels du secteur, dans plusieurs zones de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Tous évoquent des délais de plusieurs mois pour que les candidats au permis de conduire décrochent, enfin, une date d'examen.
"On a des délais plus longs qu'ailleurs dans les Bouches-du-Rhône, de très longs délais même", décrit Fabrice Beau, directeur régional du réseau d'auto-écoles ECF, dont le siège se trouve à Marseille. "Dans l'ensemble des établissements du département, il y a 8 à 9 mois d'attente pour un deuxième passage, en cas d'échec au premier. Quand on a un élève en grosse difficulté, qui en est à son troisième ou quatrième passage, c'est encore plus long." Selon la Sécurité routière, au 31 octobre dernier, le délai médian entre un premier échec et un nouveau passage était de 56 jours dans les Alpes-de-Haute-Provence, 83 jours dans le Vaucluse et 95 jours dans les Bouches-du-Rhône.
"On doit se battre pour avoir des places"
Pour un premier passage de l'examen en vue de décrocher le précieux sésame, les délais peuvent être un peu plus courts. Mais restent conséquents. "On a un délai de trois mois", décrit-on au sein de l'auto-école City'Zen ECE du cours Lieutaud, à Marseille. "Des élèves sont pratiquement prêts, et on doit leur dire d'attendre le mois de mars. On est dépendants des places qu'on nous donne sur RdvPermis. C'est une catastrophe, car toute la région se retrouve dessus. Automatiquement, on doit se battre pour avoir des places." Selon cette responsable d'auto-école, les places pour passer l'examen sont en effet réparties en fonction de la taille des établissements, sur la plateforme de l'État.
"Avant 2016, les places étaient attribuées en fonction des réussites par établissement", rappelle Samy Mansour, qui dirige l'auto-école Tout est Permis, dans le 4e arrondissement marseillais. "Maintenant, elles sont attribuées en fonction du nombre de moniteurs qui sont déclarés à temps plein. Or, il y a des auto-écoles qui ne déclarent pas, ou seulement à mi-temps. C'est assez courant." Dans lé métier depuis 2014, le dirigeant d'auto-école a aussi remarqué "qu'énormément d'examinateurs partent en congés durant l'été ou en décembre", si bien qu'une "très importante file d'attente" se crée. "Les places à l'examen sont reportées sur les autres mois."
