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Xavier Giannoli revisite le chef-d'œuvre de Balzac
Dans cette fresque étourdissante, le réalisateur Xavier Giannoli propose sa vision personnelle du roman "Illusions perdues" d'Honoré de Balzac. Ayant été bouleversé par ce titre à l'âge de 19 ans, Giannoli a consacré trente années à l'étude de ce roman phare de La Comédie humaine afin de mieux s'en libérer et offrir une vision moderne d'une époque marquée par la marchandisation du monde et l'émergence de la presse d'opinion. Selon lui, ce film est une sorte de "film de gangsters" où le sang est remplacé par l'encre, dépeignant ainsi le milieu impitoyable des journalistes critiques de l'époque.
Lucien Rubempré, entre ascension et chute
Au cœur de l'histoire se trouve Lucien Rubempré, un jeune poète en herbe qui rêve de gloire et de reconnaissance. Fils d'un imprimeur, il quitte sa ville natale d'Angoulême pour s'installer à Paris, ville des belles lettres mais aussi des combinards et des affairistes. C'est là qu'il fera l'apprentissage de la corruption, de la mauvaise foi et de la méchanceté, notamment auprès d'Étienne Lousteau, un chroniqueur cynique et déluré qui lui révélera que tout s'achète et se vend : la notoriété, la réputation, l'amour.
Des acteurs exceptionnels
Pour incarner ces personnages complexes, Xavier Giannoli a fait appel à une distribution de choix. Vincent Lacoste campe avec brio le rôle de Lousteau, ce plumitif corrosif alliant cynisme et souffrance. Benjamin Voisin, révélé dans le film "Été 85" de François Ozon, apporte une vitalité contemporaine à Lucien Rubempré, cette figure de la littérature classique. Le film compte également des performances remarquables de Cécile de France, Jeanne Balibar, Xavier Dolan, Jean-François Stévenin et Gérard Depardieu. Ces acteurs exceptionnels donnent vie aux personnages avec talent et intensité.
Une reconstitution minutieuse du Paris de 1820
Pour créer un écrin à la hauteur de ces personnages, Xavier Giannoli a recréé le Paris du début du XIXe siècle dans les moindres détails. Il a effectué des recherches approfondies dans les musées afin de réaliser une reconstitution minutieuse de l'époque, des costumes et des décors. Parmi les sources d'inspiration, il a pu accéder aux dossiers du musée Carnavalet, dédié à l'histoire de la ville, qui ont servi à Marcel Carné pour son film "Les Enfants du paradis". Cette attention portée aux détails contribue grandement à la beauté et à l'immer
