De nombreuses associations et responsables syndicaux se sont rassemblés lundi 11 décembre, aux abords de l'Assemblée nationale, alors que les députés démarraient l'examen du projet de loi immigration.
"On est rassemblés pour dénoncer le projet de loi de la honte, qui remet en cause les principes fondamentaux de notre République en matière de droit du sol, de droit d'asile, de droit d'accès à la santé", a déclaré la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, lors de ce rassemblement qui a réuni environ 250 personnes, dont des parlementaires et des travailleurs sans-papiers, à quelques mètres du Palais Bourbon.
Après le Sénat, c'est au tour de l'Assemblée nationale de débattre à partir de 16H00 et pour environ deux semaines de ce texte porté par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui veut en priorité accélérer les procédures d'asile et faciliter les expulsions des étrangers, tout en prévoyant un volet de régularisations pour les travailleurs dans les métiers dits en «tension». Ce projet de loi «déroule un tapis rouge à toutes les thèses du RN», a aussi déploré la responsable de la CGT. «Il faut cesser d'agiter les thèses de l'extrême droite, il faut revenir sur le terrain républicain, faute de quoi (ce texte) ouvre un boulevard au Rassemblement national», a-t-elle estimé.
La responsable syndicale a également dénoncé «l'hypocrisie» en matière de régularisations, dont le volet est jugé insuffisant. «La France ne pourrait pas tourner sans les travailleurs sans-papiers dans les cuisines, le ménage, la construction», a-t-elle argumenté, réclamant des régularisations de «plein droit» au-delà des seuls métiers en pénurie de main d'oeuvre.
Les ONG de défense des immigrés sont, elles, contre un texte qui «amalgame étrangers et délinquants, étrangers et terroristes», a fustigé Henry Masson, président de l'association La Cimade, alors que Gérald Darmanin répète à l'envi que son projet de loi permettrait d'expulser 4.000 «étrangers délinquants» par an.
Les associations ont promis de ferrailler pour obtenir le retrait pur et simple du projet de loi, qui arrive à l'Assemblée nationale dans une version moins droitière que celle du Sénat, après la réécriture de la commission des Lois du Palais Bourbon.
Malgré cela, a déclaré Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la Ligue des droits de l'Homme, «la commission est loin d'avoir remis en cause tout ce qui n'allait pas dans ce projet de loi».
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