Des vidéos révèlent les circonstances de la mort de Mohamed Bendriss

2023-12-01 45

Des images permettent de reconstituer la mort de Mohamed Bendriss. On vous explique.

Dans une enquête publiée le 30 novembre, Libération et Mediapart ont dévoilé des vidéos révélant les circonstances de la mort de Mohamed Bendriss après les tirs de trois policiers du Raid.

Dans la nuit du 1er au 2 juillet, une unité d’intervention du Raid est déployée à Marseille pour patrouiller lors de la quatrième nuit d’émeutes après la mort de Nahel Merzouk.

À 00 h 57, on peut voir Mohamed Bendriss, un Algérien de 27 ans, père de famille, vivant à Marseille depuis plusieurs années, poursuivre sur son deux-roues un autre homme qui est à pied.
Celui-ci transportait deux paires de chaussures volées dans un magasin aux alentours.

Peu de temps après, une vidéo filmée par une riveraine montre le père de famille circuler à scooter sur la rue de Rome face à la colonne du Raid. Sur les images, le jeune homme ne présente aucun danger pour les forces de l’ordre.

Mohamed Bendriss est touché au thorax par ce qui semble être un tir de LBD. À la suite de cette première détonation, d’autres s’enchaînent sans que les images ne permettent de montrer leurs directions.

La victime parvient à s’enfuir avant de s’effondrer devant l’appartement de sa mère se trouvant quelques centaines de mètres plus loin.

L’homme est transporté à l’hôpital de la Timone, où il sera déclaré mort à 2h05. L’autopsie révèlera que deux marques en forme de cocarde ont été identifiées sur le thorax de la victime.
Cette forme spécifique est typique des tirs de LBD.
Une information judiciaire est en cours pour savoir si les impacts de LBD sont responsables de l’arrêt cardiocirculatoire de Mohamed Bendriss.

Dans cette affaire, les trois policiers du Raid sont mis en examen pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
Deux d’entre-eux estiment que leurs tirs étaient proportionnés et justifiés pour arrêter le scooter. Le troisième ne reconnaît pas avoir tiré.

Enfin, Libération et Mediapart révèlent que la riveraine à l’origine de la vidéo s’était engagée, à la demande de l'IGPN, à ne pas la diffuser. La loi n’interdit pourtant pas de filmer ni de publier des images de policiers dans l’exercice de leurs fonctions.