Installées dans un campement de fortune, jusqu'à 400 personnes exilées – majoritairement d'origine afghane – vivent sous le métro aérien, le long du boulevard de la Chapelle (18e). Des migrants – primo-arrivants, souvent demandeurs d'asile, parfois dublinés [surnom donné à ceux qui ont déjà fait une demande d'asile dans un autre pays de l'Union européenne que la France] – qui n'ont eu d'autres choix que de retourner à la rue.
Une situation jugée «indigne» par le maire du 18e arrondissement, Eric Lejoindre, «pour les migrants et pour les habitants de nos quartiers». Selon l'élu socialiste, il faut «travailler à des solutions pérennes», conjointement «avec l’Etat et Paris». Et d'assurer : «nous sommes et serons toujours pour l’action en dehors de toutes postures politiciennes».
Le 27 octobre dernier, la préfecture de police de Paris (PP) avait pourtant procédé à la «mise à l'abri» des personnes installées dans ce camp, mais n'avait pas prévu assez de places de bus pour prendre en charge tout le monde. Les forces de l'ordre avaient fini par laisser une partie des migrants sur place, faute de pouvoir les conduire vers des centres d'hébergement d'urgence.
Impossible de savoir combien de personnes sont restées sur place, mais une fois les bus remplis, elles étaient plusieurs dizaines laissées là, comme l'a déploré la PP, qui a assuré que les derniers comptages des associations faisaient état de «550 à 600 personnes» maximum sur ce camp, finalement beaucoup plus nombreuses.