Dans son rapport publié la semaine dernière, l'économiste Jean Pisani-Ferry a chiffré la facture des investissements nécessaires pour financer la transition climatique à 70 milliards d'euros. Une part sera financée par des acteurs privés, une autre par l'Etat, à hauteur de 34 milliards d'euros. Ce dernier va devoir prendre en charge la rénovation des bâtiments, mais aussi accompagner les ménages dans leur transition, notamment pour l'achat de véhicules électriques ou l'isolation thermique de leur domicile.
Pour financer ces nouvelles dépenses, deux programmes s'affrontent chez les économistes qui entourent le chef de l'Etat. Dans le camp de Jean Pisani-Ferry, on pense qu'une augmentation de la dette est nécessaire et justifiée par l'importance de l'enjeu climatique. Il dit également qu'augmenter la dette ne suffira pas et qu'il faudra en passer par une augmentation des impôts sur les plus riches.
Dans l'autre camp, incarné notamment par l'économiste Gilbert Cette ou Pierre Cahuc, on estime qu'on a déjà à un taux d'endettement très important, qu'on ne peut pas se permettre de l'augmenter, ni d'augmenter la fiscalité sur les plus riches. Selon eux, il faut trouver une alternative, et notre chance, c'est d'avoir un taux d'emploi assez faible. Donc si on parvient à améliorer l'embauche des jeunes et des séniors, avancent-ils, des marges de manœuvre budgétaires énormes seront dégagées, qui permettront de financer la transition climatique et le reste de la politique du chef de l'Etat.