Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait promis de "donner les noms". Bercy est passé à l'acte ce vendredi 2 juin en publiant sur le site de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) les noms des premiers influenceurs épinglés pour avoir mis en œuvre des "pratiques commerciales trompeuses" sur leurs réseaux sociaux. Au total, six personnalités issues du monde de la téléréalité ont vu leur nom révélé publiquement par les autorités : Illan Castronovo, Simon Castaldi, Capucine Anav, Anthony Matéo, Léa Montchicourt et Gaëtan Debled. D'autres personnalités suivront prochainement.
La DGCCRF reproche à ces anciens candidats d'émissions de téléréalité, découverts dans des concepts comme Dix couples parfaits, Les princes et princesses de l'amour, Secret Story ou Les mamans, d'avoir usé de leur influence sur des plateformes comme Instagram, Snapchat ou Telegram, où ils cumulent des centaines de milliers, voire pour certains plusieurs millions d'abonnés, pour faire de la publicité cachée, diffuser des informations trompeuses sur des produits bio ou naturels qui ne le sont pas ou encore promouvoir des services risqués dans le domaine des paris sportifs ou des jeux d'argent.
Ces influenceurs ont désormais l'obligation d'afficher sur leurs réseaux sociaux durant 30 jours des publications rédigées par la DGCCR rappelant la loi. La plupart avaient mis en œuvre la mesure ce vendredi. L'un des mis en cause, Illan Castronovo, s'est toutefois défendu de "ne plus faire de placements de produits depuis longtemps". "J’ai fait trois erreurs que je reconnais et que j’assume. Je n’ai pas été condamné à une amende, par contre j’ai eu un rappel. Je trouve ça très bien qu’on soit encadrés, et si j’avais été encadré plus tôt, je n’aurais peut-être pas commis ces erreurs", a expliqué l'influenceur dans une vidéo sur Instagram.
Ces rappels à loi interviennent au lendemain de l'adoption définitive au Parlement du texte de loi régulant le secteur de l'influence. "La récente publication de sanctions administratives prises à l’encontre d’influenceurs, comme l’avait demandé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, est l’occasion de rappeler les pouvoirs de la DGCCRF en matière de communication de l’identité d’entreprises sanctionnée", souligne la DGCCR sur son site. Les autorités espèrent que ces mesures, comme le "name and shame", auront un "fort effet dissuasif" et s'avéreront être "un véritable outil de prévention".
Le texte désigne comme des influenceurs des personnes qui, moyennant rémunération ou avantages en nature, "mobilisent leur notoriété auprès de leur audience pour communiquer en ligne des contenus visant à faire la promotion, directement ou indirectement, de biens, de services ou d’une cause quelconque". Il interdit la promotion des paris sportifs et des jeux de hasard, de la chirurgie esthétique, des dispositifs médicaux et des produits