Il y a 15 ans, on la découvrait à Cannes dans « La Graine et le Mulet » d’Abdellatif Kechiche. Depuis, Hafsia Herzi a enchainé les projets, tantôt actrice, tantôt réalisatrice. Chaque fois, le festival lui déroule le tapis rouge. En compétition à La Semaine de la Critique, elle nous parle de « Le Ravissement » d’Iris Kaltenbäck, un film sur le mensonge. Interview vérité.Elle appartient à cette nouvelle génération d’actrices qui franchissent le pas de la réalisation. Déjà deux films à son actif derrière la caméra : « Tu mérites un amour » et « Bonne mère ». Hafsia Herzi n’abandonne pas pour autant son métier d’actrice. Comme un besoin vital. Comme si l’incarnation d’un personnage nourrissait l’immense responsabilité de diriger une équipe et porter jusqu’à sa sortie en salle un projet, « son bébé ».Dans « Le Ravissement », premier long métrage d’Iris Kaltenbäck, il est justement question de bébé. Une sage-femme (Hafsia Herzi) qui vient de rompre avec son petit ami est en perdition, elle enchaîne les gardes et dort peu. Un jour, à l’hôpital, alors qu’elle vient d’aider sa meilleure amie à accoucher, elle tient dans ses bras le nouveau-né et tombe par hasard sur son ex.Lydia part en vrille. Le ravissement désigne à la fois l’état de béatitude, mais aussi le kidnapping. La sage-femme va se retrouver prisonnière de cette double problématique. Le mensonge qu’elle a raconté et dont elle ne peut s’extraire rend le personnage complexe et, une nouvelle fois, l’occasion pour Hafsia Herzi ...