Après une nouvelle mobilisation réussie, les syndicats se projettent déjà vers la quatrième, samedi, pour maintenir la pression sur le gouvernement. L'Humanité a pris la température dans la carré de tête de la manifestation, auprès des différents leaders syndicaux.
La manifestation parisienne réunissait selon la CGT quelque 400.000 personnes, autant que le 19 janvier, mais 100.000 de moins que le 31. Elle s'est déroulé dans le calme à l'image des précédentes manifestations.
"Le message de ce soir, ce sera un appel à manifester massivement samedi", a déclaré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, reconnaissant pour la journée de mardi "un petit handicap avec les vacances", qui ont commencé pour la zone A.
"Mais le débat parlementaire c'est jusque fin mars, et en mars il n'y aura plus de vacances", a-t-il prévenu, estimant une nouvelle fois que ce serait "une folie démocratique de rester sourd" à la contestation de la réforme.
Le leader de la CGT, Philippe Martinez, a appelé à des grèves "plus dures, plus massives, plus nombreuses", "si le gouvernement persiste à ne pas écouter". "Il faudra d'autres manifs mais pour nous, c'est clair, la suite ce sera la grève reconductible, autour du 8 mars", lui a fait écho Simon Duteil, co-délégué général de l'union syndicale Solidaires.
Avec plus de 200 rassemblements dans le pays à l'appel des huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU), une source sécuritaire prévoyait la semaine dernière une fourchette de 900.000 à 1,1 million de manifestants. Onze mille policiers et gendarmes ont été mobilisés, dont 4.000 dans la capitale.
Le 31 avait rassemblé 1,27 million de personnes selon les autorités et 2,5 millions selon les syndicats.
Dans le secteur clé des transports, la circulation des trains et métros était "fortement perturbée" à la SNCF et à la RATP. Mais avec un taux de grévistes tombé à 25%, contre 36% le 31 et 46% le 19.
Dans l'énergie, la CGT revendique une baisse d'environ 4.500 MW de production d'énergie, l'équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires. Plus d'un opérateur sur deux (56%) des équipes du matin des raffineries de TotalEnergies étaient en grève selon la direction, entre 75 et 100%, selon la CGT.
La direction d'EDF recensait 30,3% de grévistes à la mi-journée, contre 40,3% le 31 janvier.
Le ministère de l'Education faisait état de 14,17% d'enseignants grévistes (contre 25,92% le 31 janvier), dans les zones qui ne sont pas en vacances.
Selon une source policière, neuf sites universitaires et 24 lycées ont été perturbés en France, avec 14 blocages alors que La Voix lycéenne a revendiqué près de 150 lycées bloqués.
Un peu plus de 11% des fonctionnaires étaient en grève en milieu de journée dans la fonction publique d'Etat, contre 19,4% le 31 et 28% lors de la première.