Le gouvernement veut mettre les bouchées doubles sur les énergies renouvelables. Face à la crise énergétique liée au changement climatique et accélérée par la guerre en Ukraine, un projet de loi projet de loi visant à « faciliter l'installation d'énergies renouvelables pour permettre de rattraper le retard pris dans ce domaine » a été récemment présenté en conseil des ministres.
Dans son discours de Belfort, le 10 février 2022, Emmanuel Macron fixait des objectifs clairs et ambitieux en la matière : multiplier par dix la production d'énergie solaire (100 gigawatts), déployer 50 parcs éoliens en mer (40 gigawatts) et doubler la production d'éoliennes terrestres (40 gigawatts). En somme, rattraper le retard pris dans le développement des EnR par la France, qui se situe, de l’aveu même du Ministère de la Transition écologique, à la 17ème place sur 27 en Europe.
Il est généralement admis que les renouvelables comportent de nombreux avantages : rapidité de mise en place, possibilités de co-activités agricoles dans certains cas, facilité d’implantation en fonction des lieux géographiques, utilisation d’une source renouvelée par la nature. Mais leurs détracteurs non plus ne manquent pas d’arguments pour les discréditer : facteur de charge – mieux connu sous le nom d’intermittence –, empreinte carbone, tension sur certaines matières premières, dépendance à l’Asie, recyclage des matériaux, etc.
Où en sont la recherche et l’industrie dans le développement de technologies plus efficaces, moins polluantes et moins impactantes pour l’environnement ? Que nous disent les analyses en cycle de vie sur l’empreinte carbone relative des EnR ? Ces activités sont-elles en voie de relocalisation en Europe ou en France ? Et si la ressource utilisée est renouvelable, l’infrastructure qui permet l’exploitation de ces EnR l’est-elle tout autant ? Pour y répondre, nous avons interrogé Kako Naït Ali, docteur et ingénieur en chimie des matériaux (EDF).