Disparition de la Reine Elisabeth II : Portrait du nouveau roi Charles III

2022-09-09 7

Jamais aucun souverain britannique n'aura attendu aussi longtemps. L'accession au trône de Charles III, âgé et mal aimé, ouvre une période délicate pour une monarchie qui avait su sous sa mère résister aux crises. Une fois rentré à Londres avec Camilla désormais reine consort, le nouveau roi va s'adresser pour la première fois aux Britanniques à la télévision, dans un message enregistré à l'avance et diffusé dans la soirée. Il doit aussi s'entretenir avec la Première ministre Liz Truss, dont l'intronisation mardi par Elizabeth II a constitué le dernier acte constitutionnel d'une vie dédiée jusqu'au bout à son rôle.

A 73 ans, c'est un "vieil homme" qui monte sur le trône, relève Robert Hazell, professeur de droit constitutionnel à l'University College London. "Ce sera très difficile pour lui de prendre la suite de la reine", explique-t-il à l'AFP.

"La monarchie va probablement traverser des temps difficiles". Né en 1948, Charles a épousé en 1981 Diana Spencer, avec qui il a eu deux enfants, William et Harry, avant le délitement de leur mariage et des révélations publiques sur leurs infidélités respectives qui mèneront à leur divorce. Après la mort tragique de Diana en 1997 dans un accident de voiture à Paris, pourchassée par des paparazzis, Charles a épousé en 2005 son ancienne maîtresse Camilla Parker Bowles.

Le nouveau roi s'est longtemps fait remarquer par ses propos controversés, et parfois tournés en ridicule, sur des sujets comme l'agriculture ou l'architecture moderne (qu'il apprécie peu). Même si ses préoccupations environnementales sont désormais largement partagées, il va devoir se plier à une neutralité à toute épreuve, chaque mot du souverain étant scruté et commenté.

Le prince Charles pendant une cérémonie à l'académie de la Royal Air Force à Cranwell, en Angleterre, le 16 juillet 2020

En 2018, il a assuré à la BBC avoir conscience qu'il devrait s'interdire toute prise de position: "Je ne suis pas si idiot". Une telle neutralité s'annonce "très difficile" à tenir, notamment face aux velléités d'indépendance de l'Ecosse, tout en voulant sauvegarder la monarchie, relève M. Hazell, qui souligne cependant "le sens très fort du service public et du devoir public" de Charles. Charles aborde son règne bien moins aimé que sa mère.

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