« Beaucoup de nourriture différente est arrivée, je ne sais même pas quel type de nourriture c’est, juste beaucoup de nourriture différente », se réjouit Miguel Barros avec un sourire timide. Une semaine auparavant, les placards de sa maison étaient complètement vides de denrées. Mais ce samedi 6 août, des montagnes de victuailles débordent dans tous les recoins de la cuisine du jeune garçon. Un petit miracle, arrivé grâce à son courageux sens de l’initiative. Affamé, et las de se nourrir uniquement de farine de maïs diluée dans l’eau, l’enfant âgé de 11 ans a entrepris d’appeler la police pour signaler que ses frères et sœurs et lui n’avaient rien à manger. L’agent qui a reçu l’appel a envoyé des policiers sur place, pensant qu’il s’agissait d’un cas de négligence familiale. « Ils (les policiers) ont regardé dans les armoires et il n’y avait rien, juste de la farine de maïs, et les garçons n’en voulaient plus, leur estomac ne pouvait plus l’accepter. Donc, quand ils ont vu cette situation, ils ont dit : « Hé, on pensait que c’était de la maltraitance, mais c’est parce que vous ne pouvez pas vous le permettre, n’est-ce pas ? » J’ai répondu que oui, j’avais vraiment faim », relate Célia Arquimino Barros, mère de Miguel et pompier civil au chômage. Les policiers se sont alors rendus au supermarché pour apporter à la famille des vivres, une partie payée de leur poche et l’autre offerts par le gérant du commerce, à qui ils avaient expliqué la raison de leur présence dans le quartier. Médiatisée, l’affaire a touché tout le Brésil et les dons ont commencé à affluer. « Il y a tellement, tellement de dons, que maintenant, moi qui n’avais rien, j’ai assez pour pouvoir aider d’autres personnes », explique fièrement Célia Arquimino Barros. Pour la première fois depuis 2014, le Brésil a refait cette année son apparition sur la « Carte de la faim dans le monde » de l’ONU, avec 28,9 % de la population vivant dans un état « d’insécurité alimentaire » modérée ou sévère.