Damien Abad doit revenir à l'Assemblée nationale demain pour la première fois depuis son élection et depuis son départ du gouvernement. Accusée de viols et de tentative de viol par plusieurs femmes, mais non condamné par la justice, les députés de gauche ont décidé de l'attendre de pied ferme et sans aucun doute de lui réserver un accueil très particulier demain.
Clémentine Autain, s'est exprimé sur le sujet en arrivant cet après-midi à l'Assemblée : "C’est choquant parce que les faits qui lui sont reprochés sont d’une extrême gravité. De nombreuses femmes ici et des hommes féministes sont choqués. Ce n’est pas un parlementaire pas comme les autres".
Ce n'est pas la première fois que l'ex Ministre fait face à une fronde. En juin dernier, 188 femmes – élues, journalistes, féministes, artistes – réclamaient dans une tribune publiée lundi par Le Monde la démission du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, Damien Abad, visé par des accusations de viols.
Les signataires demandaient « la démission immédiate de Damien Abad et de toute personne mise en cause pour violences sexuelles ayant un mandat politique ».
« La question est simple : Damien Abad peut-il, comme ses fonctions le requièrent, incarner l’intérêt général ? », demandent les signataires de la tribune lancée par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique et l’association féministe #NousToutes. La députée Clémentine Autain (LFI), des élues de l’opposition comme Laurence Rossignol (vice-présidente PS du Sénat) et Alice Coffin (conseillère de Paris EELV) ou encore l’actrice Adèle Haenel se trouvaient parmi les signataires.
« Le peut-il, alors que trois femmes l’accusent de viol ou de tentative de viol et que de nombreuses personnes, y compris des élus de la République, ont témoigné de comportements tout à fait inappropriés ? Son maintien au sein du gouvernement est le symptôme de la grande résistance qu’opposent les réactionnaires aux femmes qui prennent la parole depuis des années et peinent à être entendues. »
« En reléguant à la justice le pouvoir unique de trancher, le gouvernement fait preuve d’une grande lâcheté. Ce n’est pas une décision judiciaire que nous lui demandons de prendre, mais bien une décision politique. Ce n’est pas la justice qui décide de la nomination des ministres, ce n’est pas à elle d’en décider la démission ».