Jean-Pierre Raffarin: «Marine Le Pen pourrait tirer parti de sa position de challenger lors du débat»

2022-04-19 3

S’il est réélu, Emmanuel Macron devra composer une nouvelle majorité. A quoi pourrait ressembler le grand mouvement politique qu’il appelle de ses vœux ? « Nous sommes dans une situation exceptionnelle, rappelle Jean-Pierre Raffarin, l’extrême droite peut gagner dans notre pays. Donc la grande mission qu’Emmanuel Macron doit avoir au cœur, c’est d'écarter le danger de l’extrémisme de la France. Il faut chasser la haine de la France. Il faut réformer, protéger le Président, renforcer le Parlement et démultiplier les lieux de délibération dans la société. »

Dans cette nouvelle majorité, quel pourrait être le rôle des Républicains ? « LR, cela a toujours été deux familles : les bonapartistes et les orléanistes. Les premiers sont restés avec Valérie Pécresse, les seconds ont rejoint Emmanuel Macron, analyse Jean-Pierre Raffarin. Aujourd’hui, le représentant de la droite républicaine, c’est Edouard Philippe. Il doit constituer ce pôle de centre-droit, qui est un pôle de coalition. Il doit travailler avec Emmanuel Macron pour représenter cette tendance-là. Les Républicains ont été dévorés par la droite de la droite. Il faudra les reconstruire. La droite ne gagne que quand les orléanistes et les bonapartistes sont rassemblés. »

Une offensive de grande ampleur vient de débuter dans le Donbass. D’un point de vue diplomatique, que peut-on espérer de la Chine ? Jean-Pierre Raffarin, représentant spécial du ministère des Affaires étrangères dans le pays, espère que la Chine « jouera un rôle pacificateur, bien qu’elle soit aujourd’hui encore très silencieuse. La situation est très grave, le risque nucléaire existe. Nous sommes dans une situation d'extrême fragilité, ce n’est vraiment pas le moment de tenter une aventure en France avec Marine Le Pen. Il faut continuer de parler avec Poutine pour créer des chemins de paix. » Et de conclure, sur Taïwan : « Nous sommes dans une escalade extrêmement dangereuse. C’est le seul sujet sur lequel les Chinois disent qu’ils sont prêts à faire la guerre. Taïwan, c’est le défi des décennies à venir. »