Pour Emmanuel Macron, utiliser le mot «génocide» n’est «pas aider l’Ukraine»

2022-04-14 4

Le président de la République a justifié, ce jeudi sa décision de ne pas utiliser le mot "génocide" contre Vladimir Poutine en estimant que « l'escalade verbale » n'allait pas « aider l'Ukraine » et pourrait entraîner les Occidentaux à intervenir. Le président français a précisé sur France Bleu s'être entretenu dans la matinée avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, qui avait jugé mercredi « très blessant » son refus de dénoncer « un génocide » dans son pays. Les deux chefs d'Etat devaient se reparler en fin de journée, a-t-il indiqué. « Le mot de génocide a un sens » et « doit être qualifié par des juristes, pas par des politiques », a déclaré Emmanuel Macron, en déplacement de campagne au Havre (Seine-Maritime). Selon lui, « les Etats qui considèrent que c'est un génocide se doivent par les conventions internationales d'intervenir. Est-ce que c'est ce que les gens souhaitent ? Je ne crois pas », car ce serait « devenir cobelligérant » du conflit. « Je garde la même ligne d'action: tout faire pour arrêter cette guerre, être aux côtés des Ukrainiens, continuer à avoir les mesures de solidarité et œuvrer pour retrouver la paix et protéger nos compatriotes de la guerre », a-t-il conclu sur la radio. Plusieurs dirigeants, dont le président américain Joe Biden, accusent Vladimir Poutine de mener un « génocide » en Ukraine, une position saluée par Kiev. Mais, outre Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se sont gardé de reprendre ce terme. « Le génocide est strictement défini dans le droit international. Et à l'ONU, nous nous basons sur la détermination juridique des organes judiciaires appropriés », a dit M. Guterres. Ce jeudi, le Parlement ukrainien a adopté une résolution qualifiant de « génocide » les agissements de l'armée russe en Ukraine en appelant Parlements, gouvernements et organisations internationales à faire de même, selon sa chaîne Telegram. La résolution prévoit également de demander à l'ONU, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, le Parlement européen, l'Assemblée parlementaire de l'OSCE et celle de l'OTAN, ainsi que les gouvernements et les Parlements du monde entier de reconnaître eux aussi les actions de l'armée russe en Ukraine comme génocide du peuple ukrainien".