64 ou 65 ans ? Alors que le Président candidat se dit finalement « ouvert à la discussion », le flou s’installe sur la réforme des retraites envisagée par la majorité en cas de réélection. « Ce que je peux vous dire, c’est que nous avons deux principes très clairs, répond Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. Nous avons d’abord à préserver la solidarité intergénérationnelle dans notre système, on ne veut pas une retraite par capitalisation. Aussi, on ne veut pas arriver à une baisse de pouvoir d’achat, ni pour les actifs, ni des retraités. Et le troisième principe qui est clé, c’est le dialogue social. Pour y arriver, il n’y a pas mille solutions, il faut travailler plus longtemps de façon progressive. »
Elle ajoute: « Regardez ce que propose Marine Le Pen sur les retraites. Déjà, on ne comprend pas très bien comment c’est financé ! Mais surtout, il n’est jamais, jamais question de dialogue social. Ni sur les retraites, ni sur quoi que ce soit d’autre (…) Son programme est un bloc, un régime de négociation qui n’existe plus et ça se voit dans les mairies qui sont aujourd’hui tenues par le Rassemblement national. Marine Le Pen n’est en rien quelqu’un qui peut faire vivre les valeurs du service public (…) La réalité du programme de Marine Le Pen sur les retraites, c’est la baisse des pensions ! »
Sur TF1 mercredi, le chef de l’Etat a affirmé vouloir faire des économies au niveau de l’Etat en continuant à « numériser, simplifier, à enlever de la bureaucratie ». Mais comment faire des économies sans s’engager sur une baisse des effectifs dans l’administration ? « Je peux vous donner un exemple de notre action, avance la ministre, avec le prélèvement à la source. C’est moins de bureaucratie, c’est beaucoup plus de simplicité pour les Français, ce sont des agents du service des impôts qui peuvent être sur d’autres missions et qui, je crois, sont beaucoup plus dans l’accompagnement et la proximité aujourd’hui. La gestion du système des impôts coûte moins cher aujourd’hui. Idem pour la solidarité à la source: c’est moins de fraudes, moins de recours, c’est une immense simplification des systèmes à l’intérieur de l’Etat et de simplification pour les Français (…) Compter les fonctionnaires comme des bâtonnets pour faire des économies, ce n’est pas une solution. »
Dans un autre registre, Emmanuel Macron a fait tiquer certains observateurs en félicitant une femme voilée qui se revendiquait féministe. Peut-on être voilée et féministe ? « Evidemment oui, répond Amélie de Montchalin. Mais là, on est en train de regarder le doigt et pas la Lune que nous montre Marine Le Pen qui veut remettre en cause l’Etat de droit et nos libertés fondamentales. »