Alors que la campagne du premier tour s’achève, les sondages continuent de se resserrer entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. En réaction, le ton d’une partie de la majorité s’est dramatisé. La macronie joue-t-elle à se faire peur ? « Il ne s’agit pas de jouer à se faire peur mais de présenter clairement les choix aux Français, estime Elisabeth Borne, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. Emmanuel Macron porte un projet tourné vers l’avenir, qui veut renforcer notre pays, son indépendance, celle de l’Europe, permettre de sortir des énergies fossiles et avoir demain une croissance plus forte. Marine Le Pen a gommé tout ce qui pouvait inquiéter dans ses propos mais qui, sur le fond, n’a pas changé. Aujourd’hui, elle ne dit plus qu’elle veut sortir de l’Europe mais, de fait, elle ne veut plus respecter aucune règle (…). Ce qu’elle est en train de préparer, c’est la sortie de la France de l’Union européenne. »
Dans Le Figaro jeudi, Emmanuel Macron, évoquant le Rassemblement national, parlait de « rejet de la République » et d’une « base d’antisémitisme ». « Moi ou le chaos », un argument un peu court ? « C’est important de rappeler que même si Mme Le Pen fait campagne depuis des mois en ayant flouté son programme, les fondamentaux restent les mêmes, juge Elisabeth Borne. Ce sont des projets qui opposent les Français les uns aux autres. C’est aussi une candidate qui explique qu’elle considère que les règles de la Constitution ne s’imposent pas à elle. Le Rassemblement national, c’est bien le Front national d’hier. »
Sur la question écologique, Emmanuel Macron est-il clairement identifié ? « Il y a eu beaucoup de caricatures, analyse notre invitée. J’invite les Français à regarder son projet. Sortir des énergies fossiles, ce qui est fondamental ; vouloir être le premier pays à le faire, c’est une ambition importante pour la France. On a baissé deux fois plus vite les émissions de gaz à effet de serre durant ce quinquennat qu’au cours des autres quinquennats. Nous avons aussi investi énormément dans les transports propres. On n’a jamais autant investi dans la transition écologique. »
Emmanuel Macron parle aussi beaucoup du plein-emploi. Il en fait son levier pour le pouvoir d’achat et pour la baisse des déficits. « Le plein-emploi suppose déjà de créer des emplois et nous en avons créé un million durant le quinquennat, précise la ministre du Travail. Si on veut atteindre le plein-emploi, il faut accompagner ceux qui ont le plus de difficulté à entrer sur le marché du travail. C’est ce qu’on a fait pour les jeunes avec le plan Un jeune, une solution (…). Il faut aussi accompagner les bénéficiaires du RSA en proposant le même accompagnement que ce qu’on a mis en place depuis le 1er mars avec le contrat d’engagement jeune. »