Emmanuel Macron tiendra son grand meeting de campagne, samedi, à Paris. Le chef de l’Etat et ses soutiens espèrent bien transformer cet événement en véritable tour de force : « J’y serai, évidemment, confirme Sarah El Haïry, secrétaire d’Etat en charge de la Jeunesse et de l’Engagement. Ce sera un des temps forts de cette campagne, un temps où nous pourrons expliquer à quel point nous, nous aimons la France, à quel point nous la projetons. Pour ça, on sera autour du candidat Emmanuel Macron. »
Mais à en croire les sondages, l’écart entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen se resserre doucement mais sûrement. De quoi faire naître l’inquiétude dans le camp du chef de l’Etat ? « Mon combat a commencé contre l’extrême droite, répond notre invitée. Et on ne va pas se mentir : Le Pen et Zemmour, même combat, c’est l’extrême droite française ! Marine Le Pen élue, ça serait un choc économique pour nos entreprises, une réelle instabilité. Tant que l’élection n’est pas faite, évidemment que tout est possible. A nous d’être dans des actes de conviction, de propositions, de débat et c’est exactement ce que nous faisons. »
Sarah El Haïry ajoute: « Ce qui est certain, c’est que c’est une campagne présidentielle inédite parce que nous vivons des crises, des tempêtes. La guerre est à nos portes donc le Président doit être Président jusqu’au dernier quart d’heure et il est candidat le temps qui lui reste (…) La campagne est aussi inédite par sa forme. Le débat a lieu mais pas du tout comme d’habitude. Et c’est pour ça que plus que jamais, chaque voix comptera. »
Emmanuel Macron a rendu visite mercredi au comité de campagne. Notre invitée explique: « Le Président était très combatif, très engagé, en ayant quasiment hâte d’avoir plus de temps pour débattre, proposer et illustrer ses propositions. La preuve tangible que notre programme tient la route et que nous souhaitons un avenir plus fort, c’est que notre projet est chiffré, assumé et courageux. »
Selon l’Insee, les 18-24 ans constituent la classe d’âge qui s’abstient le plus : ils étaient 27,8% en 2017 à bouder les urnes contre 19,4% pour la population totale. Comment convaincre les jeunes d’aller voter ? « On est face à une sorte de paradoxe (…) On a une jeunesse hyper engagée, elle marche pour le climat, elle s’offusque des injustices faites aux Ouïghours, elle nous bouscule sur le bien-être animal… Elle a dans ses tripes cette culture populaire qui est la nôtre. Mais elle se détourne des urnes. Nous avons toute une génération à raccompagner. Comment ? Renforcement de l’éducation civique à l’école, en faisant une grande campagne d’inscription sur les listes électorales. La démocratie est un muscle qu’il faut faire vivre. »