Les favoris restent les mêmes dans la course à l’Elysée mais la dynamique du moment est en faveur de Jean-Luc Mélenchon. OpinionWay le donnait à 10% il y a deux semaines, il est désormais à 13%. Sa théorie du « trou de souris » qui lui permettrait de s’inviter au second tour commencerait-elle à prendre corps ? « La dynamique de Jean-Luc Mélenchon est faible mais réelle, répond Bruno Jeanbart, vice-président de la société de sondages. Sur la durée, on voit bien une progression. Mais j’ai encore un peu de mal à voir le trou de souris ! Notamment parce que Marine Le Pen est la seconde dans la bataille et qu’elle a beaucoup regagné de terrain. Elle se situe autour de 17%, 18%, donc cela veut dire que Jean-Luc Mélenchon doit remonter à ces niveaux-là pour espérer accéder au deuxième tour. »
Bruno Jeanbart ajoute : « C’est une grosse marche car nous ne sommes pas dans la situation de 2017 où Jean-Luc Mélenchon disposait d’un électorat de réserve qui était, au début, chez Benoît Hamon, et qu’il avait ensuite largement aspiré. Là, il a très peu de réserves. Anne Hidalgo est déjà à 2%, 3%, Yannick Jadot à 5%, peut-être parviendra-t-il à “gratter” un peu chez Fabien Roussel mais lui non plus n’est pas à des niveaux très élevés. Donc Jean-Luc Mélenchon espère beaucoup aller chercher les abstentionnistes mais, s’ils rentrent dans le jeu, ça serait aussi favorable à Marine Le Pen. »
Cette dernière reste la plus susceptible d’accéder au second tour face à Emmanuel Macron. Qu’est-ce qui lui permet de creuser l’écart avec ses concurrents à droite ? « Marine Le Pen a fait preuve d’une très grande résilience, analyse le vice-président d’OpinionWay. Les électeurs aiment bien ça : ils aiment les candidats qui subissent des difficultés, qui s’en sortent, qui résistent. Je crois qu’elle en bénéficie personnellement (…). Elle a aussi construit sa campagne autour du pouvoir d’achat et ce sujet ne cesse de se renforcer. »
Pour la candidate LR, en revanche, la situation semble plutôt mal engagée : « Cela paraît compliqué d’imaginer Valérie Pécresse au second tour. Mais il y a beaucoup d’incertitudes sur le niveau qu’elle peut atteindre dans cette élection. La troisième place est possible (…). Si elle termine en dessous des 10%, on peut imaginer des règlements de compte et une explosion assez rapide. »