« Dans les quartiers, les gens sont placés en quarantaine dans leurs résidences et leurs immeubles de bureaux », témoigne Li, un habitant de Shanghai. Autour de lui, les rues se vident alors que plusieurs zones de la ville la plus habitée de Chine sont mises sous cloche, fermées par des barrières en fer et des rubans de plastique. Ces mesures sanitaires ont été prises par les autorités alors que Shanghai doit lutter contre la pire vague de cas depuis deux ans. Au total, 3 400 cas ont été recensés dans le pays dimanche 13 mars. Un record depuis l’apparition du virus en 2019. « Je pense que le gouvernement de Shanghai agit ainsi pour protéger les citoyens. Sur le long terme, c’est une bonne chose », estime une passante. « Notre école a suspendu les cours et ne propose plus que des cours en ligne. Mais nous n’avons pas pu retourner chez nous (dans une autre ville, ndlr) », explique une autre. Il est désormais obligatoire de fournir un test négatif au Covid-19 datant de moins de 48h pour entrer et quitter la ville. D’autres villes, une dizaine environ, ont également dû prendre des mesures d’isolements à travers le pays. C’est le cas de Shenzhen où 17 millions d’habitants ont été confinés après l’apparition de 66 nouveaux cas de Covid-19. Son voisin, Hong Kong, a un des taux de mortalité les plus élevés au monde à cause du virus. Confinements locaux, dépistage de masse, utilisation d’applications de traçage, frontières quasi-fermées… La Chine applique une politique de tolérance zéro face au virus pour tenter d’endiguer l’épidémie. Des mesures radicales mises à mal par l’explosion des cas quotidiens et la lassitude de la population se fait de plus en plus entendre. « Les fermetures sont trop soudaines, mon amie s’est réveillée le matin en découvrant que son immeuble avait été scellé pendant la nuit sans avertissement. Son patron a dû lui envoyer son ordinateur portable par courrier », relate un habitant de Shenzhen. Les économistes avertissent également que les mesures radicales nuisent à l’économie du pays.