Emmanuel Macron a tenu sa première réunion publique de campagne, lundi, à Poissy dans les Yvelines alors qu’aucun sondage ne l’a jamais donné battu en avril prochain jusqu’ici. Le Président sortant creuse même l’écart avec ses concurrents depuis le début de la guerre en Ukraine. « Ce qui fait une élection, ce ne sont pas les sondages, balaye Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et sénateur de la Vendée. Ce sont les suffrages ! (…) Aujourd’hui, les sondages ne sont pas une science exacte mais nous voyons que la guerre donne un avantage comparatif à Emmanuel Macron qui est absolument déterminant. La question, c’est de savoir si aujourd’hui, en France, il va y avoir un débat démocratique. »
Notre invité ajoute: « On sent bien, depuis le départ et même avant la guerre, que la tentation d’Emmanuel Macron est de jeter le débat par la fenêtre. Mais il reviendra par la rue après l’élection présidentielle, s’il n’y a vraiment pas de campagne. » Et lundi, le président de la République a confirmé qu’il ne participerait pas à d’éventuels débats télévisés face aux autres candidats avant le premier tour. « Le débat n’est pas seulement nécessaire d’un point de vue démocratique, il est vital, répond Bruno Retailleau. Pour réformer la France, il faut des débats qui tranchent les réformes, les questions. Quelle sera la légitimité des réformes, si elles ne sont pas débattues au préalable ? Une campagne sans débat, c’est un élu sans mandat, un quinquennat fragilisé. »
Sur la question du communautarisme, le sénateur juge que le bilan du Président n’est pas bon. « Il a donné le sentiment de faire semblant de lutter contre le communautarisme et le wokisme. Il a voulu déconstruire l’histoire, il a indiqué qu’il n’y avait pas de culture française. Ce sont des proclamations de foi wokistes ! (…) Sa loi sur le séparatisme est une loi très faible qui ne changera rien. La devise d’Emmanuel Macron c’est ‘’sembler faire mais toujours faire semblant’’ ! »
Effet secondaire de la crise internationale, les prix de l’essence grimpent à toute vitesse. Que ferait la droite pour protéger le pouvoir d’achat si elle était au pouvoir ? « Certainement pas ce que le gouvernement a fait en envoyant à 38 millions de Français un chèque de cent euros. C’était catastrophique et inéquitable (…) Je pense qu’il faut beaucoup plus cibler ceux qui roulent beaucoup plus et être inventif. Pourquoi ne pas, par exemple, subventionner le kit qui permet de passer à l’éthanol ? Un plein d’éthanol, c’est moitié moins cher et c’est bon pour l’environnement. J’attends du gouvernement qu’il ne se contente pas de la facilité. Idem pour l’électricité (…) Le zigzag d’Emmanuel Macron sur le nucléaire coûte cher à la France !»