Campagne d’Emmanuel Macron : Edouard Philippe, le caillou dans la chaussure
Quel rôle jouera Édouard Philippe ? « L’ancien Premier ministre a vocation à participer pleinement à la campagne et à remplacer le candidat Macron dans des émissions ou des auditions de candidats devant des représentants de secteurs d’activité », insiste un proche du président. Seulement voilà : du côté d’Édouard Philippe, l’agenda reste à remplir… « Il fera campagne, oui, mais on attend les consignes, personne n’est sollicité autour de lui », dixit un proche. Un autre grince : « On n’a pas été submergés de demandes ».Méfiance des macronistes envers un ex-Premier ministre populaire ? « On n’a pas encore entendu les cadres d’Horizons se mettre en ordre de bataille pour aller faire campagne », renvoie un Marcheur. Un autre : « Philippe, on ne va pas l’adouber. » Ambiance. Signe aussi que la campagne mettra en scène Emmanuel Macron, et lui seul ? « Entre eux, c’est comme la relation Mitterrand-Rocard », lâche un habitué de l’Élysée.Les deux hommes se sont vus à Brest, lors d’un dîner le 10 février, en compagnie de Richard Ferrand. Il a été question de « fond, d’idées », et non – jure-t-on – des tensions qui ont agité la majorité, après le mariage raté entre le mouvement de Philippe Horizons et le parti de droite modérée Agir. Un rapprochement bloqué par le chef de l’État. Ce lundi, Édouard Philippe assistera à la « veillée d’armes » de la majorité au QG de campagne.Pas question pour le maire du Havre de renoncer pour autant à sa petite musique. « Édouard est dans la majorité, rappelle un ami. Mais il veut travailler son espace dans une logique de coalition et non de fusion ». Samedi, il a installé un comité local d’Horizons à Angers et décoré de la Légion d’honneur le maire Christophe Béchu, cheville ouvrière du mouvement.Autour du chef de l’État, certains se plaisent à noter que « les ralliements de droite comme celui d’Éric Woerth passent directement par l’autoroute Macron et non par la départementale Horizons », dixit un ministre. Côté Philippe, on fait le dos rond, en misant sur l’effondrement de Valérie Pécresse pour rafler la mise après le premier tour. Le plus dur est à venir avec les investitures aux législatives, qui alimentent les suspicions au sein de la majorité. Des tensions qu’il faudra savoir canaliser…