La diplomatie russe considère la décision américaine d'envoyer 3 000 soldats supplémentaires en Europe de l'Est "déraisonnable" et "destructrice".
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La Russie a déployé des dizaines de milliers d’hommes depuis des mois aux frontières de l’Ukraine. AP
La Russie a exhorté, jeudi 3 février, les Etats-Unis à « cesser de nourrir les tensions » dans la crise russo-occidentale autour de l’Ukraine. Cette demande est formulée au lendemain de la décision américaine d’envoyer 3 000 soldats supplémentaires en Europe de l’Est.
« L’inquiétude de la Russie est claire et parfaitement justifiée », étant donné que ce sont « des Américains qu’on envoie dans des pays européens », a dit le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. La veille, la diplomatie russe avait jugé « injustifiée » et « destructrice » l’annonce de l’envoi de ces renforts, qui « réduisent le champ pour les décisions politiques ».
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Ces renforts, qui s’ajoutent aux 8 500 soldats placés en état d’alerte le mois dernier en vue d’un possible déploiement sur le sol européen, vont être envoyés en Pologne, en Allemagne et en Roumanie, a précisé le département de la défense américain. L’objectif est de « rassurer [les] alliés de l’OTAN » (Organisation du traité de l’Atlantique Nord) et d’« envoyer un signal fort » au président russe, Vladimir Poutine, a justifié le porte-parole du Pentagone, John Kirby.
Russes et Occidentaux sont engagés dans de multiples formats de discussions diplomatiques. Chaque camp affiche l’objectif d’une désescalade, mais aussi une volonté de ne rien céder sur ses positions de principe.
« Indivisibilité de la sécurité »
Moscou a déployé des dizaines de milliers d’hommes depuis des mois aux frontières de l’Ukraine, ce qui, pour l’Occident, est le signe d’une opération militaire d’envergure. La Russie dément. Le Kremlin dit en retour que l’OTAN menace la sécurité de la Russie et réclame, pour faire baisser les tensions, la fin de la politique d’élargissement de l’Alliance et son retrait d’Europe de l’Est. Ce qu’Européens et Américains refusent.
Washington propose que les rivaux s’engagent à ne pas déployer de moyens militaires offensifs en Ukraine, que Moscou inspecte certaines infrastructures militaires qui l’inquiètent en Europe, et que les deux pays s’accordent sur des mesures de contrôle des armements.
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Les Etats-Unis se disent également prêts à discuter de l’« indivisibilité de la sécurité ». Le Kremlin se fonde sur ce concept pour réclamer un recul de l’OTAN de son voisinage, arg