Dans un communiqué diffusé mardi soir, la préfecture de police a annoncé avoir repéré un lieu appartenant à la SNCF dans le XIIe arrondissement afin d’y installer les consommateurs de crack, regroupés depuis fin septembre à la Porte de La Villette, dans le XIXe arrondissement. Selon la préfecture, le groupe public a « donné son accord » à l’Etat pour « le prêt et la mise à disposition » d’une de ses parcelles située « à l’intersection de deux faisceaux ferroviaires et du boulevard Poniatowski ».
Depuis l’annonce, la mairie de Paris et la préfecture de police s’opposent fermement sur ce dossier. Les services d’Anne Hidalgo, par la voix d’Emmanuel Grégoire (PS), ont dénoncé une « décision solitaire, prise sans concertation aucune et d’une absurdité absolue ». Le premier adjoint de la maire de Paris a prévenu : « Anne Hidalgo a demandé à son exécutif d’étudier plusieurs voies de recours juridique. Nous n’excluons aucune hypothèse ».
Sur la ZAC, c’est aussi la « surprise ». En attendant l’avènement du nouveau quartier Bercy-Charenton, d’ici quelques années, cette friche ferroviaire était vouée à des activités d’urbanisme temporaire : jardinage, recyclerie et autres animations. Les associations « Yes We Camp », « Plateau Urbain », « Coup de pousse » et « Ancoats », qui bénéficient d’une convention d’occupation temporaire de deux ans, devaient ouvrir les lieux au public en juillet prochain.
Christine, fondatrice de Coup de Pousse, est « sous le choc » et a appris la nouvelle par la presse. Les membres de l’association, qui militent pour le maintien d’une agriculture paysanne, étaient déjà au travail et avaient semé les premières graines. « Ici, il doit y avoir une pépinière, là de petits arbres fruitiers », énumère la jardinière qui ne sait plus si le travail doit continuer. L’association attend maintenant la réunion qui se tiendra le 1er février, pour savoir si elle peut continuer ses plantations. « C’est maintenant qu’il faut mettre en terre, il faut planter avant fin février ».