Des dizaines de miliers de personnes ont manifesté ce jeudi 27 janvier pour revendiquer une hausse des salaires, à l'occasion d'une journée de mobilisation interprofessionnelle. L'Humanité était aux côtés des manifestants, au sein du cortège parisien.
Les Français en ont ras-le-bol d’être sous-payés. Employés du secteur privé, fonctionnaires, retraités, étudiants et lycéens...Des dizaines de miliers de personnes ont manifesté en France ce jeudi 27 janvier, à l'appel des syndicats CGT, FO, FSU et Solidaires et de plusieurs organisations de jeunesse, pour cette journée d’action interprofessionnelle pour les salaires.
Au cœur des revendications figurent, notamment, l’augmentation du Smic et du point d'indice de tous les salaires, allocations et pensions de retraite, alors que l’inflation pèse de plus en plus lourd sur les dépenses quotidiennes (près de 2,8% supplémentaires entre décembre 2020 et décembre 2021). L’Humanité était aux côtés des manifestants, au sein du cortège parisien, qui a vu défiler près de 20.000 participants selon la CGT.
« Avec la vie chère et les prix qui augmentent, on ne vit pas, on survit », témoigne tristement Malika Rahmani, accompagnante d'élèves en situation de handicap (AESH). Pour ses 24 heures hebdomadaires et ses 6 années d'ancienneté, cette accompagnante et mère d'un enfant en situation de handicap, perçoit 864 euros nets par mois. « C'est simple, si vous n’avez pas de concubin ou concubine, vous devez SDF », alerte-t-elle, comme de nombreux AESH en France.
Siham Touazi s’est déplacée avec ses collègues depuis le Val-d’Oise. Infirmière en Ehpad, elle déplore des salaires « très proches du Smic », dans des Ehpad pourtant « à but très lucratif ». «Une de mes collègues qui travaille de nuit touche 1 200 euros par mois, et certaines collègues, qui cumulent 15 ans d’ancienneté plafonnent à 1 700 euros…», regrette l’infirmière, en grève depuis 25 jours pour dénoncer ces faibles revenus qui tranchent avec le standing de l’Ehpad, installé dans un château classé monument historique, et distribués dans une atmosphère de « management toxique ». Les soignants mobilisés revendiquent une augmentation de salaire de 300 euros, indexée à l’inflation, pour « rattraper tous ces salaires qui n’ont pas été augmentés pendant des années ».
Infirmière elle aussi, à l’Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (APHP), Camilla Bouchib a rejoint le cortège parisien, pour sa toute première manifestation, épuisée et indignée. « Nous avons reçu une note de Martin Hirsch, directeur de l’APHP, expliquant que pour faire face au manque d’effectifs, il faut désormais favoriser le travail des intérimaires », détaille la jeune infirmière. Ces infirmières intérimaires seraient payées, avance Camilla Bouchib, « 3 000 euros brut, bien plus que nous, qui nous investissons dans la vie des services, qui sommes d’astreinte de nuit, les jours fériés ! » déplore-t-elle.C’est aberrant d’entendre ça, avec tous les sacrifices que nous faisons.