Épuisés, découragés, désabusés… Les soignants de l’hôpital public sont descendus dans la rue ce lundi, pour interpeller le gouvernement sur la crise qu’ils traversent depuis des années. Manque de lits, de moyens, salaires peu valorisés, sans parler des vagues successives de Covid-19 ces deux dernières années qui ont
fini par en décourager plus d’un. Parmi les 3000 manifestants dans le cortège
parisien, Karine, jeune infirmière à l’hôpital public, décrit un quotidien au travail qui « n’est plus tenable ». « Je viens juste de rentrer dans le métier et je vois des collègues qui sont là depuis plus de dix ans, épuisés. Même les plus jeunes sont à bout. Et j’ai peur d’être comme eux d’ici les prochains mois », souffle la jeune femme derrière son masque, qui craint surtout que l’hôpital public ne ferme un jour. « On arrive le matin et on nous dit qu’on n'est plus quatre, mais qu’on est seul. Ou encore que le soir, tu ne finis plus à 19 heures mais à 22 heures. C’est vraiment la merde, je vois des collègues dans un état pitoyable alors qu’on est là pour soigner des gens », lance Karine.