Le vieux rêve semble devenir réalité. Snobé depuis plus d’un siècle, l’hydrogène marque son grand retour sur la scène énergétique internationale. Ces derniers mois, le gouvernement a présenté un plan à 7 milliards d’euros pour développer la filière, auxquels il faut ajouter 1,9 milliard d’euros annoncé dans le plan France 2030.
Le problème, c’est qu’on ne trouve quasiment pas d’hydrogène isolé autour de nous. La molécule dihydrogène (H2) qui intéresse tant les dirigeants – et que tout le monde appelle, à tort, hydrogène – est en effet très rare sur Terre. Quant à l’atome d’hydrogène (H), il est toujours lié à d’autres éléments pour former des molécules extrêmement présentes dans la nature.
Contrairement à beaucoup d’idées reçues, l’hydrogène n'est donc pas une source d’énergie mais un vecteur énergétique. Autrement dit, pour que l’hydrogène joue un rôle significatif dans nos systèmes énergétiques, il va falloir commencer par en produire massivement. Et en produire proprement, pour qu’il joue à plein son rôle d’agent réducteur de nos émissions de CO2.
Pour apprécier le potentiel énergétique de l’hydrogène et comprendre dans quelle mesure il pourra contribuer à la décarbonation de l’économie, nous avons posé plusieurs questions à Christian de Perthuis, économiste à l'université Paris Dauphine, fondateur de la Chaire Economie du climat, et à Olivier Joubert, professeur à l’université de Nantes, directeur de la fédération de recherche H2 du CNRS.