Anne Hidalgo a annoncé vouloir organiser une primaire de la gauche. Une proposition qui n’a visiblement séduit personne… ou presque. « Pour l’instant, nuance Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat. Une partie de la gauche n’en veut pas et je le regrette. Le patron des radicaux de gauche, Guillaume Lacroix, y est favorable. Je sais bien que c’est un ‘petit’ parti mais c’est un parti historique, Arnaud Montebourg y est favorable lui aussi. »
Mais pour la maire de Paris, cette proposition n’est-elle pas l’aveu d’une candidature aux abois ? « C’est une candidature aux abois pour tous. Anne Hidalgo est créditée en vérité de 5% ou 6%, 7% pour Yannick Jadot, un point de plus pour Mélenchon… Cette gauche en confettis est une gauche mortifère. Elle joue en ligue 2. C’est très bien la Ligue 2, il faut des équipes en ligue 2 qui peuvent prétendre à la Ligue 1. Mais nous on est tous en Ligue 2, on y reste et on risque de passer encore en dessous ! »
Il ajoute: « Ce dont je suis certain c’est que, si l’on veut recréer une dynamique auprès du peuple de gauche, auprès d‘un électorat très orphelin, qui aujourd’hui part dans l’abstention ou même s’imagine soutenir Macron parce qu’il serait le candidat anti-extrême droite. Si on se contente de ça, c’est terminé pour tous (…) Aujourd’hui, cette gauche regarde passer les trains. Il ne faut pas avoir peur des électeurs de gauche pour trancher un dilemme. »
Au sujet d’Anne Hidalgo, Patrick Kanner explique: « Elle a de la lucidité, elle a du panache. Elle veut recréer un espoir. Et quand on veut recréer de l’espoir, il faut oser. C’est vrai, cela peut paraître décalé par rapport à toute la période qu’on a connue mais, si on reste dans cette période, nous serons tous à moins de 10%. Cette proposition de primaire est aujourd’hui la seule capable de sauver la gauche du désastre dans cette élection présidentielle. »