Petit à petit, les contours de l’élection présidentielle se dessinent alors que les noms des candidats sont désormais (presque)tous connus. Mais si la candidature d’Emmanuel Macron n’est un secret pour personne, celle-ci n’est pas encore officielle !
« Emmanuel Macron est président de la République, donc il préside la France, commentait à ce sujet Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées, sur le plateau de l’Opinion. C’est lui qui décidera ! »
Rien d’étonnant jusqu’ici: Emmanuel Macron ne serait pas le premier président sortant à miser sur une déclaration de candidature tardive et une campagne éclair. Mais ses adversaires politiques profitent de ce flou volontaire pour accuser le locataire de l’Elysée de vouloir « enjamber » cette échéance électorale.
Pour Nathalie Segaunes, journaliste politique au service de l’Opinion, ce n’est pourtant pas du tout ce qu’Emmanuel Macron a en tête: « Certes, Emmanuel Macron a une communication qui vise à installer l’idée que sa réélection est quasiment une formalité, mais c’est une stratégie. Déjà, parce qu’il sait d’expérience que le favori du mois de décembre n’est jamais celui qui sort des urnes en mai. Par ailleurs, il constate aussi que ses opinions positives – il est très haut, à 44% d’opinions positives – ne se transforment pas en intentions de vote. »
Notre journaliste précise: « Il constate aussi que le contexte est totalement gazeux. Le sujet de préoccupation principal des Français varie d’un jour à l’autre. Tout cela est très instable. »
Et s’il était facile pour le candidat Macron, en 2017, d’incarner le renouveau, il devra aujourd’hui composer avec son bilan: « De toute évidence, Emmanuel Macron ne pourra pas incarner le renouveau en 2022, souligne Nathalie Segaunes. Son quinquennat a montré que vous finissez toujours, lorsque vous êtes Président, pas être rattrapé par les événements, rattrapé par le réel. »
La candidature d’Eric Zemmour, encore peu probable il y a quelques mois, est aussi un nouvel élément qu’EmmanueL Macron devra prendre en compte et qui pourrait bien le servir. « Un duel au second tour face à Eric Zemmour lui irait tout autant qu’un duel face à Marine Le Pen, voire mieux. Au final, sa plus grande crainte reste le candidat Les Républicains », assure Nathalie Segaunes. Eric Ciotti ou Valérie Pécresse, donc.