Le ton monte entre l’Angleterre et la France au lendemain du drame dans lequel 27 migrants, dont cinq femmes et une fillette, ont perdu la vie . Leur canot pneumatique a fait naufrage mercredi 24 novembre, alors qu’ils tentaient de se rendre au Royaume-Uni en traversant la Manche . Depuis quelques mois déjà, les deux pays s’autocritiquent sur leur gestion respective de leur politique migratoire. Présente sur les lieux le soir du drame, la maire de Calais, Natacha Bouchard, a taclé le Premier ministre anglais, l’accusant de ne pas « avoir le courage » de prendre des responsabilités et « de choisir sur son territoire quelle est l’immigration qu’il veut choisir ». « Ce drame qui est le jour de trop est l’aboutissement d’échecs successifs, (…) l’échec de Boris Johnson », a-t-elle insisté. « Nous avons eu des difficultés à persuader certains de nos partenaires, en particulier la France, de faire les choses d’une manière que la situation mérite, selon nous », a réagi de son côté Boris Johnson mercredi. « Nous allons demander une mobilisation supplémentaire des Britanniques. Car je rappelle qu’à cet égard, nous tenons en quelque sorte la frontière pour les Britanniques et que toutes ces femmes et ces hommes ne veulent pas l’asile en France », a répondu ce jeudi Emmanuel Macron, depuis Zagreb en Croatie.
Les deux pays s’accordent toutefois sur un point : la nécessité de lutter contre les passeurs, « premiers responsables » de cette tragédie selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ils appellent ainsi à d’avantage de coopération internationale. « Nous sommes prêts à apporter de l’aide sur le terrain, des ressources et littéralement des hommes pour aider les autorités françaises », a proposé le ministre de l’Immigration britannique sur le plateau de la BBC ce matin.