Depuis près de deux ans, l’Etat sous la présidence d’Emmanuel Macron a tous les pouvoirs ou presque. L’Etat de droit est devenu un Etat qui a tous les droits, à commencer par celui de ne plus les respecter. Etat d’urgence permanent, pass-sanitaire, séparation des pouvoirs aux oubliettes, électoralisme qui frise avec le clientélisme… La tolérance de nos institutions est-elle au bout du rouleau ? Avons-nous déjà enterré les contre-pouvoirs ? Avec le vote du texte de "Vigilance" sanitaire, la démonstration est faite que le torrent de députés LREM des législatives a conféré tous les pouvoirs à Emmanuel Macron. Le Sénat a été relégué à un rôle d’opposition sans pouvoir. Du côté du Conseil d’Etat et du Conseil constitutionnel, on oscille entre pantouflage et camaraderie politique. Les médias n’interrogent plus les méthodes autoritaires devenues ordinaires. Une situation qui, à l’aube de la présidentielle, a de quoi inquiéter. L’avocat Régis de Castelnau, animateur du blog vududroit.com et auteur de "Une Justice Politique - Des années Chirac au système Macron, histoire d’un dévoiement" chez l’Artilleur, revient sur les dérives juridiques et judiciaires d’un exécutif en roue libre depuis près de 5 ans.