Laurent Saint-Martin (LREM): «Je dis avec Edouard Philippe qu’il faudra maîtriser la dette au lendemain de la crise»

2021-10-08 339

Les gouvernements irlandais et estonien ont accepté jeudi de relever leur taux d’imposition sur les sociétés pour rejoindre l’accord mondial de réforme de la fiscalité. La France va-t-elle gagner en compétitivité ? « C’est une très bonne nouvelle, explique Laurent Saint-Martin, rapporteur général du budget, car la convergence fiscale est en cours. En baissant ses impôts, la France se retrouve enfin dans un environnement fiscal compétitif. Le match économique mondial du XXIe siècle peut commencer. Et celui du plein-emploi devient atteignable dans notre pays. »



Beaucoup d’opposants, notamment à droite, accusent le chef de l’Etat de faire campagne avec « le chéquier de la France ». « La maîtrise des comptes publics n’a en rien été mise sous le tapis pendant la crise, insiste Laurent Saint-Martin. Le quoi qu’il en coûte a permis à notre économie de tenir et c’est pour cela que la croissance repart aujourd’hui. Je dis avec Edouard Philippe qu’au lendemain de la crise, nous devrons retrouver une trajectoire d’assainissement de nos comptes publics et commencer à faire baisser notre dette. »



Un certain nombre d’experts et d’économistes s’inquiètent de l’augmentation des dépenses structurelles de l’Etat. Quand va-t-on véritablement parler de la réforme de la dépense ? « La réduction de la dépense publique ne peut se faire qu’avec de la dépense de structure. La politique du rabot, cela s’appelle l’austérité et c’est inefficace, assure le député LREM du Val-de-Marne. On ne peut pas réduire le nombre de fonctionnaires sans améliorer l’efficacité de nos services publics. La mère des réformes, ajoute-t-il, c’est la réforme des retraites, qu’il faudra faire dès le début du second mandat. C’est une des voies pour financer notre modèle social plus longtemps. Si l’on veut faire baisser la dépense publique, ce n’est pas sur le champ de l’Etat qu’il faut économiser, mais sur celui de la sphère sociale. » 



Emmanuel Macron présentera mardi à l’Élysée « France 2030 », un plan d’investissement de plusieurs dizaines de milliards d’euros fléchés vers « une dizaine de secteurs d’avenir », de l’hydrogène vert aux batteries, en passant par les petits réacteurs nucléaires SMR. Est-il encore possible de porter le discours d’une France qui investit dans le nucléaire, alors même que l’Allemagne fait le choix inverse ? « Le Giec dit que la neutralité carbone en 2050 n’est pas atteignable sans investir dans le nucléaire. Il y a certes des défis avec le nucléaire – risques, déchets, matières premières – mais cela reste avant tout une énergie décarbonée. Si nous voulons faire de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité, avec un actif de souveraineté, hérité du général de Gaulle, qu’est l’énergie nucléaire, alors il faut poursuivre ces investissements. L’urgence, conclut Laurent Saint-Martin, c’est d’investir dans ces technologies qui nous permettront d’atteindre l’objectif de neutralité. »