Jérôme avait la charge de l’une des deux colonnes d’assaut qui a libéré les otages au sein du Bataclan, le 13 novembre 2015. Il revient pour CNEWS sur ce jour gravé dans sa mémoire, afin de «donner le point de vue de la BRI» car, dit-il, «ça fait des années que des gens parlent en (leur) nom».
En revenant sur la soirée du 13 novembre 2015, il dit d’abord avoir « compris immédiatement qu’il se passait » quelque-chose de grave. Tous les effectifs présents ce soir-là en IDF sont « dépêchés dans la demi-heure ». Une première colonne va rue de la Fontaine-au-Roi (11e) pour les terrasses. Celle dont Jérôme à la charge ira au Bataclan. Plus ils progressent vers la salle de concert, plus, dit-il, « c’est le chaos complet ». Les hommes de l’antigang voient des morts et des blessés sur le trottoir. Et, sur place, c’est le silence quasi complet. La tuerie est terminée.
Fait étrange, toutes les lumières dans la salle sont allumées. «Il y a un halo blanc et il faut s’imaginer la scène. On découvre une fosse avec trois ou quatre couches de corps les uns sur les autres. Personne ne bouge, personne ne parle. Un silence cependant brisé par quelques plaintes et des appels aux secours. Malgré le fait qu’on soit entraîné, ce qu’on voit ce soir-là est au-dessus de tout ce qu’on peut imaginer»…
Depuis, Jérôme indique avoir maintenu le contact avec certains des otages « notamment par le biais de leurs associations ». «Si on a pu sauver au moins quelques personnes, au milieu de tout ce chaos et de toute cette tristesse, ça donne du sens à toute notre action», assure-t-il.