On le sait, c’est le seul survivant des commandos du 13 novembre 2015 et donc tout le monde a les yeux rivés sur lui.
Il faut bien le dire, il est devenu LE visage des terroristes, reconnaissable avec ses traits juvéniles, avec ses yeux ronds. Ce matin, sur une radio, le père d’un homme tué au Bataclan a fait cette réflexion «Ça me fera bizarre de respirer le même air que lui».
Il est bien là, tout de noir vêtu, cheveux noirs gominés et barbu. Voici comment ça s’est passé.Le président lui demande de décliner son état civil et il répond du tac au tac :
« Je tiens à témoigner qu’il n’y a pas de divinité autre qu’Allah et que Mohammed est son serviteur et son messager.»
Le président élude: «Bien, on verra cela au cours des débats…» Et le président enchaîne: «Quelle est votre profession ?»
D’un même débit saccadé, il reprend: «J’ai délaissé toute profession pour devenir un combattant de l’EI».
En deux phrases, il a réussi son entrée, médiatique du moins.
Et le président, Jean-Louis Périès, a donné le ton. Il n’a pas relevé la provocation, il a banalisé, refusant de donner trop d’importance à cette sortie préparée.
Au tour des autres accusés d’être interrogés : c’est un défilé d’hommes ayant la trentaine, en polo ou chemises, portant la barbe. Avant leur arrestation, ils étaient restaurateurs,
Commerçants, chauffeurs livreurs ou accompagnateurs social, habitaient Bruxelles pour beaucoup, Molenbeek notamment.