Nanor Abachian attendait avec impatience son vol pour Chypre. Comme elle, des centaines de Libanais qui en ont encore les moyens, se ruent vers l'île méditerranéenne, située à 200 km à vol d'oiseau, pour fuir l'enfer des pénuries qui touchent le Liban.
« Ma souffrance est énorme. J'ai dû quitter mon pays et mes parents pour
offrir un meilleur avenir à mes enfants », confie cette maman de 30 ans, la
gorge serrée. En effet, le Liban est en proie à l'une des pires crises
économiques de l'histoire depuis 1850, selon la Banque mondiale. A court de
devises étrangères, le pays connaît de graves pénuries de carburant, de pain et
de médicaments, tandis que les coupures de courant atteignent plus de 22 heures par jour.