L’avancée des talibans en Afghanistan est ultrarapide. En quelques jours, ils ont réussi à reprendre la main sur neuf des 34 capitales provinciales du pays, amenant des civils à fuir en masse devant leur avancée. Lorsque les villes de Farah, Pul-e Khumri, Zaranj, Sheberghan, fief du célèbre chef de guerre Abdul Rashid Dostom, et surtout Kunduz, la grande ville du nord-est, ou les trois autres capitales septentrionales, Taloqan, Sar-e-Pul et Aibak sont tombées dans l’escarcelle des insurgés, les insurgés ont hissé leur drapeau sur la place centrale. Avant de commettre leur lot d’atrocités : en prenant de force de jeunes filles pour les marier ou des jeunes hommes pour combattre. Et s’ils résistent, ils sont décapités.
Une conquête fulgurante, aussi brusque que le retrait des troupes américaines, entamé depuis le 1er mai dernier et qui se clôturera définitivement à la fin de ce mois d’août. Si après leur venue à cause du 11-Septembre, les troupes américaines avaient réussi à quasiment faire disparaître le mouvement fondamentaliste islamiste, en seulement trois mois tout leur effort ont été réduits à néant. Alors comment l’expliquer ? Décryptage avec Gilles Dorronsoro, chercheur en science politique français et spécialiste de l’Afghanistan.
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