On ne peut pas vraiment parler de marche-arrière mais une certitude, c'est de la souplesse que le gouvernement a décidé d'instiller dans les nouvelles règles. Le ton est adouci, concernant les sanctions notamment, les amendes sont donc beaucoup moins lourdes que prévu : 1.500 euros pour un restaurateur qui ne contrôlerait pas le passe sanitaire de ses clients.
Un peu de souplesse parce que le président ne veut pas crisper davantage le pays. Il ne veut pas crisper non plus les parlementaires qui vont examiner ce texte.
L'exécutif veut éviter des points de tensions potentiels pour aller à l'essentiel et pour aller vite, en espérant une adoption définitive en fin de semaine.
Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, a ainsi annoncé qu'une période "de rodage" était prévue dans la mise en place du passe sanitaire. Interrogé à plusieurs reprises sur le temps que pourrait durer cette "période de rodage" avant l'application de sanctions, Gabriel Attal a répondu : "J'ai dit qu'il y avait un premier temps de rodage. Je ne vous ai pas dit combien de temps il durerait". "Il sera assez limité, je ne sais pas, ce sera une semaine, un peu plus. Mais encore une fois, il ne faut pas considérer du coup que cela reporte la date d'entrée en vigueur du pass sanitaire", a-t-il souligné.
Le porte-parole a répété qu'il entrerait en vigueur pour les lieux de culture "à partir de mercredi" et pour les restaurants, les bars "à partir de début août, quand la loi sera promulguée". "Le pass sanitaire entre en vigueur aux dates qui sont prévues. Simplement au départ, les forces de sécurité mobilisées pour faire les contrôles le feront, non pas pour contrôler et verbaliser les personnes, mais pour les aider, les accompagner", a-t-il insisté.
Le projet de loi imposant le passe sanitaire a été présenté lundi soir en Conseil des ministres. Le texte qui sera débattu au Parlement s'annonce beaucoup moins sévère que prévu.
L'exécutif avait proposé dimanche de limiter l'obligation de présenter un pass sanitaire aux centres commerciaux de plus de 20.000 m2, à partir du début août. Mais dans son avis rendu lundi et consulté par l'AFP, le Conseil d'Etat a souligné que la présentation d'un pass sanitaire dans ces structures était "susceptible de concerner tout particulièrement l'acquisition de biens de première nécessité, notamment alimentaires". Or, la juridiction y voit "une atteinte disproportionnée aux libertés", notamment pour les personnes ne pouvant être vaccinées pour des raisons médicales et qui devront donc se faire "tester très régulièrement" pour accéder à ces centres.