Dans un documentaire diffusé sur Canal+, six athlètes de haut niveau encore en activité – trois hommes et trois femmes, âgés de 23 à 38 ans – révèlent publiquement leur homosexualité pour en finir avec ce grand tabou dans le monde du sport. Ces témoignages, ce sont ceux de la basketteuse Céline Dumerc, le nageur Jérémy Stravius, l’escrimeuse Astrid Guyart, le rugbyman Jérémy Clamy-Edroux, le patineur artistique Kévin Aymoz et la judokate Amandine Buchard qui brisent le tabou de l’homosexualité dans leurs milieux sportifs respectifs.
La basketteuse Céline Dumerc
Céline Dumerc a toujours voulu faire la part des choses entre le terrain, le basket et sa vie privée. Parce qu’elle « ne disait jamais rien », ses coéquipières basketteuses la voyaient comme une éternelle célibataire. Céline Dumerc raconte avoir annoncé son homosexualité à ses parents en leur écrivant une lettre. Dans le milieu sportif, certains moments ont été compliqués à vivre. « Des filles avaient peur de prendre la douche avec nous », regrette la championne qui rappelle que sa spécialité « c’est de marquer des paniers, ce n’est pas ce que je fais chez moi dans ma chambre à coucher ».
Le nageur Jérémy Stravius
Jérémy Stravius avait peur que ça change ses relations dans le milieu de la natation. « Si demain je l’avoue, est-ce que les relations au sein de l’équipe de France seront bonnes ? », se questionnait le premier champion du monde de l’histoire de la natation française du 100 mètres dos. Dans ce sport où les athlètes passent leur temps en maillot de bain, le champion olympique de 32 ans craignait qu’on lui prête des fausses intentions : « j’imaginais que certaines personnes allaient se dire, on est dans le vestiaire, il est en train de me mater ». En couple depuis 8 ans, Jérémy Stravius se dit fier aujourd’hui de pouvoir présenter son petit ami José et leurs trois chiens face caméra.
L’escrimeuse Astrid Guyart
Astrid Guyart sentait qu’elle devait le faire. Pas forcément pour elle, « mais peut-être pour d’autres athlètes qui pourraient se poser des questions », explique la championne d’escrime qui interpelle sur la complexité de se révéler « quand ça fait dix ans qu’on entend des blagues homophobes et qu’on en rigole avec les autres ». La fleurettiste parisienne dénonce également « la pression d’un vestiaire avec des gens qui se questionnent sur leur sexualité », les fausses « rumeurs » et « l’homophobie ordinaire » qui l’ont profondément touché tout au long de sa carrière.
Le rugbyman Jérémy Clamy-Edroux
Lorsqu’il se douche dans les vestiaires de rugby, Jérémy Clamy-Edroux regarde le plafond ou se tourne contre le mur. Même s’il ne cache pas son homosexualité auprès de ses coéquipiers, le pilier du Rouen Normandie Rugby reconnaît se « mettre des barrières pour que rien ne soit mal interprété ». Et puis il y a ses phrases d’avant-match pour se motiver, telles que « on va les enculer ces pédés », qu’il a dû « malheureusement accepter ».
Le patineur artistique Kevin Aymoz