Le massacre de Solhan et ses plus de 160 morts la semaine dernière n'est que la dernière illustration de la forte pression, pour ne pas dire le chaos, qui menace un pays au cœur du Sahel comme le Burkina Faso. Pour mesurer l'ampleur des dégâts, il n'y a qu'à se référer au constat, par exemple, de l'Observatoire pour la démocratie et les droits de l'homme. Sachant qu'entre 2020 et maintenant, le pays a enregistré de nombreuses attaques meurtrières, entre le 4 avril 2015 et le 31 mai 2020, il avait répertorié 436 militaires burkinabè tués et 310 blessés par les djihadistes, 1 219 civils tués et 349 blessés par les djihadistes et 588 civils tués par les forces armées burkinabè. Autant dire que tout ce qui touche l'opération extérieure française Barkhane intéresse au premier chef les Burkinabè. Ceux-ci savent le rôle central joué par les 5 100 soldats de l'Hexagone déployés dans le Sahel et en première ligne à côté des forces de défense et de sécurité des pays du G5 Sahel, mais aussi de la Minusma pour ce qui concerne le Mali. Nous avons recueilli quelques réactions de Burkinabè à propos de la fin de l'opération Barkhane.