Le visage d’un jeune homme souriant, portant une chemise à carreaux retient l’attention de la Cour d’assises de Chambéry. C’est le portrait d’Arthur Noyer que son père place devant lui. Porté disparu et tué en avril 2017, ce caporal de 23 ans est mort à la suite d’une altercation avec Nordahl Lelandais , soupçonné également du meurtre de la petite Maëlys . Le premier procès de Lelandais, dont la dérive meurtrière glaçante captive l’attention des médias et du grand public, doit durer jusqu’au 12 mai. Aux parties civiles, le magistrat a demandé d’être « dignes » et de ne pas troubler l’audience, ajoutant qu’elles n’auront peut-être pas toutes les réponses à leurs questions. Avant le procès, la famille Noyer avait dit souhaiter que « justice soit faite » pour leur fils. Dans la nuit du 11 au 12 avril 2017, Arthur Noyer, qui vient de passer la soirée en discothèque, est pris en stop par Nordahl Lelandais à Chambéry. Lors d’une halte sur un parking de la banlieue de Chambéry, les deux hommes en viennent aux mains pour un motif encore flou. Nordahl Lelandais a reconnu en mars 2018 avoir donné des coups « très violents » à Arthur Noyer à la suite d’un premier coup donné par le militaire. L’enquête sur la disparition d’Arthur Noyer avait patiné pendant plusieurs mois avant que les enquêteurs ne fassent le lien avec l’affaire de la disparition de Maëlys De Araujo , à l’automne 2017. Comme dans l’affaire Maëlys, l’accusé récuse toute intention de tuer, une version que n’ont pas retenue les juges d’instruction, qui l’ont renvoyé pour homicide volontaire. Le verdict est attendu autour du 12 mai, où il encourt trente ans de réclusion criminelle.