De nouveaux rassemblements ont lieu samedi dans des dizaines de villes de France pour dire stop à la proposition de loi « Sécurité globale », combattue depuis novembre par les défenseurs des libertés publiques et syndicats de journalistes. À Paris, la place de la République était à moitié pleine aux alentours de 14h00, pour le début de ce mouvement aux mots d’ordre hétéroclites. Des « gilets jaunes », partis de place de la Nation, devaient rejoindre le mouvement. « J’ai deux motivations pour venir aujourd’hui : la PPL loi sécurité globale et aussi soutenir la culture », a expliqué l’une des manifestantes, Kim, fonctionnaire stagiaire de 24 ans. Lancé par des syndicats de journalistes et la Ligue des droits de l’Homme, le collectif « #StopLoiSécuritéGlobale » est soutenu par les représentants du monde de la culture et teufeurs, associés au mouvement. » Il faut qu’il s’étende, qu’il continue au mois de février pour qu’il devienne géant au mois de mars » au moment du passage de la proposition de loi « Sécurité globale » devant le Sénat, s’est exclamé sur la tribune un représentant du collectif. Le rassemblement parisien a été dédié à Steve Maia Caniço, mort dans une soirée techno lors de la Fête de la musique 2 019 à Nantes, marquée par une intervention controversée de la police. D’autres manifestations sont prévues à travers le pays.
« Surveillance généralisée »
Le collectif « #StopLoiSécuritéGlobale » cible également les articles 21 et 22 sur l’usage des caméras-piétons et des drones par les forces de l’ordre. Il s’oppose en outre au « nouveau schéma national du maintien de l’ordre » (SNMO), régulièrement invoqué par les forces de l’ordre pour limiter la couverture médiatique des manifestations. » Avec cette proposition de loi viendrait tout un arsenal d’outils pour restreindre les libertés publiques et amplifier la répression : empêcher de filmer les pratiques policières, la surveillance généralisée par drone et par caméra-piéton, l’octroi de dangereux pouvoirs aux entreprises privées de sécurité… », plaident les membres du collectif, appelant à « faire tomber » ce texte. Depuis le début de l’examen de la proposition de loi, le nombre de manifestants, parmi lesquels figurent souvent des « gilets jaunes », a varié d’un mois à l’autre. La plus importante journée de mobilisation, le 28 novembre, avait rassemblé 500 000 personnes dans le pays selon la coordination, 133 000 selon le gouvernement. Les « marches de la liberté » du 16 janvier, ont quant à elles rassemblé 34 000 personnes en France selon la police, et 200 000 selon les organisateurs.