Ca n’existait pas encore en France : un studio fédérant des talents (scénaristes, réalisateurs, directeurs photo…) pour créer des fictions, des films, des podcasts horrifiques. Si la France a de grands réalisateurs de films d’horreur, jamais un studio n’avait adopté cette ligne éditoriale. Pourtant c’est un genre très tendance, surtout prisé des jeunes : « L’audience est de plus en plus large mais évidemment le cœur c’est entre 18 et 25 ans. Et aujourd’hui, le public est mixte après avoir été très masculin », confie Jacques Kluger. L’horrifique est un genre multiple, entre les monstres, les maisons hantées, les serial killers ou la psychologie. « Le moins intéressant, c’est le film gore, celui qui montre le sang pour le sang. Il y a en revanche de l’intérêt quand on utilise un lieu et des personnes pour nous pousser à nous regarder et à regarder la société. On travaille notre réflexe primaire de survie, le film d’horreur nous aide à vivre ».
Pour monter Darklight, Jacques Kluger s’est associé à Xavier Couture, passé par de nombreux postes prestigieux dans l’audiovisuel (TF1, Canal +, France Télévisions). Son rôle : apporter son expertise sur les attentes du public. « Le film d’horreur raconte la société bien plus qu’on ne l’imagine. C’est un genre avec un sens socio-politique très fort. Car il raconte l’Homme et ses peurs. C’est une sorte de vitrine du regard de ce qui nous fait peur à titre individuel mais aussi à titre collectif . »
Le 1er film labellisé Darklight sortira à la fin de l’année 2021. Pas sur le Covid, mais est-ce finalement un bon sujet ? « Oui les virus, les pandémies sont des sujets qui font des audiences très fortes sur les plateformes , avec des films déjà anciens qui sont revus par les plus jeunes. Mais le Covid d’aujourd’hui redirigé directement en film d’horreur c’est peut-être encore trop tôt. On a besoin de plus de recul pour l’envisager comme un divertissement », selon Jacques Kluger.