"Une journée sous très haute tension émotionnelle" devant les assises de la Haute-Saône : avec l'audition des parents d'Alexia et l'interrogatoire de Jonathann, le procès Daval va sans aucun doute connaître son acmé mercredi. La confrontation d'Isabelle et Jean-Marie Fouillot avec l'accusé est d'autant plus attendue qu'ils en attendent des "révélations" et ont l'intention de lui demander très directement "pourquoi" il a tué leur fille. Elle devait avoir lieu mardi.
Mais de longs débats techniques ont conduit le président de la Cour d'assises, Matthieu Husson, à la repousser à mercredi, journée où un enquêteur et plusieurs témoins devraient aussi défiler à la barre. Ce sera "une nouvelle journée cruciale", a prédit Isabelle Fouillot devant la presse, "le jour ou jamais" pour dire à Jonathann "tout ce que j'ai sur le coeur", a-t-elle encore souligné.
"J'espère pouvoir dire ce que j'ai à dire avec mes mots", a ajouté, la voix brisée par l'émotion, son époux, Jean-Pierre, confiant qu'il lui était difficile de "parler d'Alexia". La soeur d'Alexia et son mari, Stéphanie et Grégory Gay, viendront également déposer. Le face-à-face entre ce dernier et son beau-frère s'annonce tendu : durant l'instruction, Jonathann avait un temps accusé Grégory d'avoir tué Alexia. Jonathann Daval, qui avait joué les veufs éplorés pendant trois mois avant d'être arrêté, a livré durant l'instruction pas moins de sept versions de la mort de sa femme, une employée de banque de banque retrouvée morte le 30 octobre 2017 dans un bois à quelques kilomètres du domicile conjugal de Gray-la-Ville (Haute-Saône)
. Il avait avoué le meurtre avant de se rétracter et d'inventer un invraisemblable complot familial, pour finalement reconnaître de nouveau le meurtre de son épouse commis selon lui lors d'une violente dispute conjugale.
L'informaticien de 36 ans, qui a aussi reconnu avoir incendié en partie le corps de son épouse, soutient toutefois ne jamais avoir voulu la tuer. Il faudra "écouter avec beaucoup de respect ce qu'à à dire la famille d’Alexia", a déclaré à l'AFP l'un de ses avocat, Me Randall Schwerdorffer.