Toujours égal à lui-même. Moussa Mara a été le plus jeune Premier ministre nommé par le président Ibrahim Boubacar Keïta, à tout juste 39 ans. Mais l'expérience aura été de courte durée, neuf mois seulement jusqu'à l'épisode de Kidal. Les Maliens s'en souviennent certainement plus que les autres. Kidal est une ville du nord du Mali, tombée au début de la guerre, en 2012, sous la coupe des rebelles touareg puis des djihadistes. Malgré l'intervention française en 2013, puis celle des Nations unies, ce grand désert est resté un carrefour pour tous les types de trafics, entre le Niger et l'Algérie. Jusqu'en 2014, ce territoire qui restait interdit à l'armée malienne et aux militaires internationaux, Moussa Mara voulait en faire un symbole de la reconquête du pouvoir politique. Ce fut un échec. Son voyage à Kidal ce 17 mai 2014 a occasionné la mort de plusieurs préfets et de militaires. Au retour, Moussa Mara démis de ses fonctions prend ses distances avec IBK. Ces deux-là ne se sont plus jamais côtoyés. C'est d'une voix sereine que cet opposant à la tête du parti Yéléma et élu de Bamako a répondu aux questions du Point Afrique.
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